Le treizième Diadoque ?
D’origine Greco-chypriote bien qu’également britannique, né à Athènes le 14 février 1967, Stelios Haji-Ioannou est le cadet d’une famille de trois enfants.
Ayant effectué son Lycée à Athènes (Doucas School), il part parfaire son éducation à Londres. Tout d’abord il reçoit un Bachelor en Economie dans la fameuse LSE (London School of Economics), puis un master en commerce maritime et finance de la Cass Business School (City Unversity).En 1988, ce richissime fils d’armateur, parachève ses études et entre au service de la compagnie paternelle, Troodos.
Ayant pu se contenté d’une vie tranquille et sans difficultés financières, Stelios utilise les capitaux de son père pour voler de ses propres ailes et crée, en 1992 à l’age de 25 ans, Stelmar, sa propre entreprise de commerce maritime. Cette même année, Il fonde aussi la CYMEPA (association pour la protection de l’environement marin chypriote), une association à but non lucratif regroupant des propriétaires de bateaux et des hommes d’affaires qui prennent en compte le développement durable.
Mais c’est en 1995, que Stelios va avoir la riche idée de fonder la compagnie aérienne a bas-couts et bas-prix, Easyjet PLC, qui va faire sa renommée. Cette société basée à Luton, dans la grande banlieue Londonienne, s’inspire du succès de la compagnie Américaine Southwest Airlines.
Ce « serial entrepreneur » ne s’arrête donc pas en si bon chemin. En 1998, après la création du Easygroup, il lance plusieurs autres services à bas-prix qui se basent sur les nouvelles technologies, comme Internet, pour accentuer la compétitivité de ces services. Ainsi il construit son empire au travers de concepts tel que EasyCar (Service de location de voitures), EasyCruise (Service de croisières destiné à une catégorie d’age plus jeune) ou EasyInternetcafé (Cyber Cafés). Suivrons aussi EasyBus, Easy Hotel, EasyValue, EasyMoney, EasyPizza, Easy4men, EasyJobs, EasyMusic, EasyTelecom, EasyWatch, EasyVan, ou encore EasyOffice. Un des derniers en date, EasyCinema propose des Séances de cinéma par réservation internet à partir de 30 centimes d’euros. Il étudie aussi de nouveaux concepts tel que EasyDorm, avec des nuitées d’hôtels à partir de £5.
En 2000, EasyJet rentre partiellement en bourse à Londres mais Stelios en reste le principal actionnaire. L’année suivante, sa société de transport maritime Stelmar fait son entrée à Wall Street et sera finalement vendu à OGS Shipping Group, en 2005, pour 1,3 milliards de dollars.
En juillet 2002, il rachète la compagnie low-cost Go lancé par British Airways et EasyJet devient alors le leader européen du marché aérien à bas-couts. En 2003, il prend avantage de la bonne santé d’EasyJet pour quitter sa présidence et se consacrer à d’autres projets.
Ce businessman-philanthrope, qui partage sa résidence entre Monaco et Athènes, profite aussi de sa fortune personnelle, estimée à 650 millions de livres sterling, à divers buts caritatifs.
Ainsi en 2005, il cède $600,000 à la CYMEPA et fait un don de £3 millions à LSE et Cass Business School pour financer des étudiants sur dix ans. Il profite aussi de la vente de sa collection privée d’œuvres d’arts pour un total de 730,000 euros pour financer les œuvres de charités destinés aux enfants grecs. En novembre 2006, il est adoubé par Elizabeth II pour « services rendus à l’entreprenariat » et en complément de ceci fonde le prix de l’entrepreneur handicapé de l’année dont le gagnant hérite de £50,000.
Stélios, qui aurait pu se contenter de gérer la compagnie de son père, a su aussi faire bon usage de sa bonne fortune en donnant un « coup de pouce » aux personnes qui ont eu moins de chance que lui. Mais assurément, son plus grand talent est d’avoir réussi à convertir le potentiel financier mis à sa disposition pour révolutionner, parfois à contre-courant, les services et spécialement l’industrie aérienne en Europe. Il s’est construit un EasyEmpire qui impose aux uns le respect et aux autres la convoitise.
J.S. – CC1 "Le Renouveau de la France" – Juin 2007
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