mercredi 26 janvier 2011

La Guerre, au Quotidien

Si la guerre épargne nos villes, son esprit ne cesse pourtant de la représenter au quotidien, à nos côtés, dans chacune de nos vies. Qu’elles soient professionnelle, amoureuse, sexuelle, familiale, amicale ou encore pratique, l’esprit conflictuel de chacune de nos vies guide nos réactions.
En tant qu’individu, ne vous êtes vous jamais surpris à vous battre, ne serait-ce que verbalement ou dans votre attitude, avec vos commerçants, vos inspecteurs des impôts, vos frères et sœurs ? En tant qu’actif, contre vos N+1, 2, vos collègues ou vos sous-fifres, voire vos collaborateurs, fournisseurs ou clients? Tout est sujet à tension.
Mais l’élément le plus dangereux, et celui auquel vous vous confrontez quotidiennement, n’est-ce pas tout simplement vous ?
Oscar Wilde léguait dans son héritage cette célèbre citation : « Le meilleur moyen de résister à la tentation n’est-il pas d’y céder ? » Une fois débarrassé de l’envie, elle n’a plus lieu d’exister. Il n’est donc plus nécessaire de lutter contre ses volontés.
Car tout est là : l’esprit sauvage et raisonné de l’humain, cette vision manichéenne du monde, cette unique dualité des sentiments, ce dilemme toujours sauf et que quiconque n’a encore osé trancher ?
Est-il possible de commettre un acte sans remettre en question le business mix que constitue la raison ou la passion ? Quelle pondération pour le bien et le mal ?
Entre une belle femme qui s’offre à vous, et celle que vous aimez et connaissez le matin au réveil, n’est-il pas tentant de s’autoriser un peu de bon temps avec la première sans offenser la deuxième ?
De même, quelles seront les véritables conséquences de cet excès de crème glacée auquel vous aimeriez-vous adonner ? Quels sont les risques à sécher votre boulot ? Faire le malade pour échapper aux dîners de votre belle-famille ? Faire vos comptes ? Envoyer paître vos prétendantes ?
Les seuls risques que vous prenez, c’est de trop bien faire. Ou alors de ne rien faire du tout. Et à nouveau, l’esprit humain arrive à cette fameuse question : entre l’excellence à atteindre et la déception à créer, pour quoi allez-vous trancher ?
Pour répondre à toutes ces questions que l’on se pose sans cesse, une simple égalité suffit : « La vie est un combat[1] » + « La vie n’est que plaisir[2] » = «  La vie est un jeu[3] »
Car le principal dans la vie, c’est de discerner ses priorités, ce qui nous importe le plus.
Il faut comprendre que l’humain est bon, mais faible. L’idée (archéenne) du bien d’un coté, du mal de l’autre, n’est pas fausse. Mais un peu simpliste, certes. L’humain dispose d’un esprit complexe, en lequel la dualité du bien et du mal atteint son apogée. Nos cultures les ont appelés la bonne et la mauvaise conscience.
Il s’agit d’accorder l’idée freudienne à celle religieuse, suite aux notions de conscience. Nous avons une culpabilité, et des envies. Le commerce aujourd’hui tente d’abuser de notre mauvaise conscience, de notre mauvais coté, et faire ressortir nos envies les plus basses.
Et à ça, personne ne pourra donner de conseil universel : il faut savoir se battre contre soi-même[4] avant de s’attaquer à autrui.
… Si la solution est simplement de s’écouter, la fin de l’humanité est proche..
H.W. – CC10 « La Guerre» – Mars 2008 


[1] Proverbe de l’année 2000
[2] Proverbe de l’année 2003
[3] Conclusion de l’année 2008
[4] « Se faire bataille », selon l’expression

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