Depuis le XXème siècle, les femmes revendiquent le droit à l’égalité des sexes et à tout ce que cela engendre : droit de vote, droit de travailler, droit de divorcer… L’abandon de certaines traditions machistes a donné, entre autres, l’opportunité à de nombreuses femmes de commencer une carrière, se débarrasser de leur mari loser, et de choisir de ne pas porter de corset tous les jours. Ainsi, l’homme et la femme sont aujourd’hui (théoriquement) égaux devant la loi. Mais est-ce vraiment ce que veulent les femmes ? Sont-elles pour un abandon total des anciennes règles régissant les rapports hommes-femmes ? Précisons qu’il ne s’agit pas ici d’écrire un pamphlet contre la discrimination positive à l’emploi ; je crois que la cloche de verre existe que les femmes ont encore à se battre dans le domaine professionnel en France. Cette question s’applique, dans cette article du moins, uniquement aux rapports amoureux. Les femmes veulent-elles toujours partager l’addition au restaurant, ou rêvent-elles d’être emmenées en week-end surprise à Rome (chers lecteurs qui avez une copine, ceci est un message subliminal pour vous) ?
L’amour courtois, dans la littérature médiévale, désignait une représentation très codée de l’amour, mettant l’accent sur le lien de vassalité qui lie le chevalier à la dame qu’il sert. Sans retourner à nos cours de français de terminale ni à Tristan et Yseult qui nous a tant passionnés, l’amour courtois est dans le paraître, dans la formalité, dans le désir. En bref, l’homme était à genoux devant sa dulcinée et faisait tout ce qu’elle lui demandait : chasser la colombe la plus blanche, cueillir les fleurs les plus rares, tuer un dragon et s’exiler pendant sept ans pour une raison absurde. Entre cette époque et la nôtre, il y eut un certain retournement de situation, où la femme était à genoux devant l’homme (sans commentaires), et maintenant nous voici au XXIème siècle, époque confuse et mixte, où les femmes nordiques draguent les hommes et les femmes latines attendent de se faire inviter au restaurant. Dans ce monde « libre » dans lequel les cultures et les traditions locales définissent peu à peu les rapports galants hommes-femmes, faisons un tour de table de quelques pays pour comparer les attentes des unes et des autres[1] :
La France
Qui n’a pas entendu un jour un non-français s’exclamer : « les français sont si romantiiiiiiques ! » En effet, ils ont une bonne réputation pour des raisons très simples: ils ouvrent les portes, laissent passer en premier dans l’ascenseur, payent le resto (quand on a de la chance)… Les femmes n’ont presque rien à faire et se sentent aimées. Les plus sceptiques accuseront les français de vouloir reluquer le derrière leurs amies en douce, mais on ne peut réellement le prouver.
L’Angleterre
Hélas nos amis d’outre-manche ont moins bonne réputation, notamment parce qu’ils prônent l’égalité homme-femme et que, du coup, ils n’ouvrent pas les portes, n’invitent pas au resto et ne proposent franchement pas grand-chose à part regarder le foot. Par conséquent, les femmes ne se sentent pas toujours aimées, admirées, appréciées de ces hommes si réservés.
La Suède
Le Suédois appartient à la famille des hommes nordiques qui vivent dans une culture où ce sont les femmes qui proposent et les hommes qui disposent. Inutile de dire qu’un homme suédois, peut-être parce qu’il est beau, attend que les femmes viennent vers lui, lui ouvrent la porte, l’invitent au resto, et lui proposent de rentrer avec elles.
Le Japon
Les japonais sont probablement les hommes à la fois les plus sensibles et les plus imperméables aux désirs féminins. Ils ne croient pas vraiment en l’égalité homme-femme, alors n’ouvrent pas les portes, n’invitent pas au resto, et proposent aux femmes qu’elles leur apportent une bière devant la télé. Inutile de dire qu’une femme peut rapidement se sentir utile, mais pas vraiment aimée.
Au regard de ces quelques différences culturelles, l’on se rend compte aisément que les attentes des uns et des autres concernant la courtoisie homme-femme sont différentes. Mais dans l’ère de la culture de masse et du Ally McBealisme, n’oublions pas que nous nous approchons d’un idéal masculin commun : celui de l’übersexuel. Après l’hétérosexuel, mâle par excellence, et le métrosexuel, soit-disant à l’écoute de sa part féminine (mais horriblement irritant lorsqu’il pleure en voyant E.T. pour la quinzième fois), le XXIème siècle a produit l’übersexuel : l’homme qui a compris les revendications des femmes et qui les respecte, mais qui reste aussi un peu macho (cf. Heathcliff dans les Hauts de Hurlevent, ou Mel Gibson dans Braveheart, pour les amateurs de cinéma). Mesdames, avouez-le, c’est comme ça qu’on les aime !
A.D. – CC8 « La Courtoisie» – Janvier 2008
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