Film de 1987 avec Charlie Shee, Michael Douglas, Martin Sheen, Daryl Hannah, James Spader
Replongeons dans le monde fluorescent et nostalgique des années 80 avec ce fabuleux film que nous vous proposons ce mois-ci : Wall Street.
Cette sobre et froide critique du monde financier se déroule au moment où ce milieu commençait la conquête du monde qu’elle est en train de parachever aujourd’hui. Les premières critiques de ce capitalisme galopant poussé à l’extrême, où argent et pouvoir ne font qu’un, étaient le plus souvent très caricaturales.
Wall Street s’intéresse au destin de Bud Fox, joué par un Charlie Sheen au sommet de son art, juste avant que sa passion pour les femmes et la drogue ne le conduise patiemment à l’overdose dix ans plus tard. Bud vient d’un milieu modeste où les valeurs ne sont pas sacrifiées pour l’argent, ce milieu intègre dont il est issu est symbolisé par son père dans le film, campé par son père dans la réalité Martin Sheen. Bud est fasciné par ce monde où tout va très vite, où l’argent peut couler à flots et où tout passe par un homme, Gordon Gekko, sorte de grand manitou de la finance qui trône au dernier étage d’un immeuble de Manhattan. Gordon est incarné par Michael Douglas à la perfection, ce qui lui vaudra au passage l’oscar du meilleur acteur en 88.
Dans cet univers des années 80, on retrouve la technologie balbutiante des premiers ordinateurs, l’art des années 80 y est également abordé, notamment par Gordon dont la seule préoccupation est la plus-value possible sur une œuvre d’art. Cet archétype du financier guidé uniquement par le profit maximal, sans aucune valeur morale, aucun sens éthique, montre le capitalisme dans son état le plus éthéré. Le jeune Bud, dans lequel se retrouve l’individu moyen, est face à un cas de conscience : sacrifier ses valeurs et, finalement, son humanité, en épousant cette vie guidé par le seul argent ou y renoncer en comprenant qu’il y a plus que l’argent dans la vie, qu’il faut traiter l’autre comme une fin et non pas un moyen. Ce sera le combat de Bud une fois que Gekko décide de la prendre sous son aile et de lui faire découvrir la réalité du métier.
En somme, une question qui reste plus que jamais d’actualité, faut-il tout sacrifier pour le profit maximal, à une heure où en avoir plus permet d’en gagner plus ? Ce film, outre son casting exceptionnel dont la fabuleusement jeune Daryl Hannah, décrit un milieu qui s’est depuis développé de manière exponentielle et peut-être qu’il a le mérite de réveiller les instincts d’humanités que la société nous fait parfois trop oublier… Sans parler de la mode des bretelles que Gordon Gekko arbore fièrement et qui donneront à n’en point douter envie à chacun de clipper ses élastiques dès demain…
D.A. – CC7 « Le Capitalisme» – Décembre 2007
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