Petit pays du continent américain, les Etats-Unis d’Amérique, qui ont un peu plus de 230 ans, sont donc également très jeunes. Depuis leur découverte, ils ont bénéficié d’un flux d’immigration continu qui a connu son apogée au début du XXème siècle avec un million d’immigrants par an en moyenne. Outre cette croissance démographique externe, les USA (United States of America) ont su devenir une puissance industrielle énorme grâce à leurs innovations techniques mais aussi en profitant de la conjoncture historique difficile du reste du monde.
Au temps béni des colonies, trois principales puissances coloniales européennes se partageaient l’essentiel de ce que sont aujourd’hui les USA : l’Espagne, l’Angleterre et la France. A souligner la présence d’autres pays comme la Hollande, qui fonda la première une colonie sur l’île de Manhattan, la Nouvelle-Amsterdam et les Suédois, qui possédaient le Delaware. Au XVIIIème siècle, les Anglais, comme à leur habitude, se montrèrent inflexibles envers leurs colonies et malgré les protestations leur imposèrent des lois et des impôts tyranniques (notamment une contribution au remboursement de la dette de la guerre de sept ans en 1763). Nul besoin d’autres soufflets lorsque l’on possède un sens aigu de la liberté et de la démocratie. Ainsi regroupé autour d’une table et d’un même idéal, les treize colonies (Massachussets, New Hampshire, Connecticut, Rhode Island, New York, New Jersey, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Nord et du Sud et la Géorgie) ratifièrent la Déclaration d’Indépendance le 4 Juillet 1776.
Grâce au soutien précieux de la France qui, fidèle à sa grandeur d’esprit, voulait tout faire pour effacer son revers de la guerre de sept ans et embêter les Anglais, les USA purent tenir leur position et résister à la contre-attaque anglaise. La France entraîna dans son sillage les Espagnols et les Hollandais qui dépêchèrent des soldats sur place. C’est notre célèbre général La Fayette qui prit le commandement des forces françaises. Les Anglais défaits durent reconnaître enfin l’indépendance en 1783.
Depuis lors, le développement des Etats-Unis se fit d’abord sur un plan géographique, puis culturel et enfin interventionniste. Une fois la stabilité acquise à l’Est (les treize états signataires sont de petits états de la côte est) et le développement des voies de transport, la conquête de l’ouest se mit rapidement en place au début du XIX ème. Ainsi furent crées le Kentucky (1792), le Tennessee (1796) et l’Ohio (1803). Intelligemment, Thomas Jefferson, troisième président, acheta pour 15 millions de dollars la Louisiane à Napoléon. Cette vaste étendue fit doubler la superficie des USA. A l’issue de la guerre contre le Mexique en 1848, dont l’origine était l’annexion américaine du Texas mexicain en 1845, la Californie, l’Utah, le Nevada, l’Arizona et le Nouveau-Mexique tombèrent dans l’escarcelle américaine. Cette brève période vit passer de 13 à 31 le nombre d’états dits unis.
Les écarts de mode de vie se creusèrent entre les états du Sud, dont l’économie dépendait totalement de la culture du coton où la main d’œuvre particulièrement bon marché d’esclaves africains était très recherchée, et les états du Nord, industriels et protectionnistes. L’élection d’Abraham Lincoln en 1860 déplut aux sudistes du fait de ses convictions antiesclavagistes. Ainsi, les états du sud firent sécession et constituèrent une nouvelle fédération avec un nouveau président. L’affrontement inévitable déboucha sur la victoire de la liberté et du bonheur, le Sud vaincu et l’esclavage aboli.
C’est réellement à la fin du XIXème siècle que l’Américain développe formidablement son industrie. Du fait de la poussée démographique, aidée par les vagues migratoires italiennes et slaves, les Etats-Unis possèdent la première industrie mondiale au début du XXème. Le développement du système de trusts, dans lequel une entreprise établit un quasi-monopole sur le marché, y contribua largement (US Steel par exemple). L’achat pour sept millions de dollars de l’Alaska (à la fois stratégique par sa position et par ses très larges ressources pétrolières) à la Russie fait encore sourire les hommes politiques américains.
D’autre part, après une victoire contre l’Espagne en 1898, les Etats-Unis ont annexé Porto-Rico et les Philippines et établirent un protectorat sur Cuba (cf n°2 de ce journal). C’est un véritable tournant dans la posture américaine qui ne cessera d’augmenter ses intérêts et ses interventions dans le reste du monde.
L’élection de Franklin Roosevelt en 1933 donna un nouveau souffle à l’espoir de sortir de la crise économique qui succéda au krach boursier du 24 octobre 1929 grâce à une intervention économique du gouvernement. Lors de la deuxième guerre mondiale, Roosevelt parvint à mobiliser l’industrie, pourtant en retard, et à faire voter l’intervention des USA dans la guerre pour préserver la démocratie en Europe. Suivront de nombreuses interventions plus ou moins réussies sur le même thème : au Vietnam, Koweït, Iran, dans de nombreux pays d’Amérique du Sud, en Afrique et Asie, bref, partout où l’injustice règne (autrement dit, n’importe où).
A l’issue de la guerre, c’est le Plan Marshall d’aide aux pays dévastés qui assit la puissance économique des USA et la conforta dans le rôle de grand frère qui aide les états incapables structurellement et économiquement de mettre en place un régime « démocratique ».
Les Etats-Unis ont surtout su adapter leur économie et leur industrie rapidement aux innovations techniques et idéologiques, comme c’est encore le cas aujourd’hui. Leur politique extérieure s’étant généralisée à de nombreuses interventions un peu partout dans le monde. Leurs bases militaires sont parsemées à travers les continents et les pays, alliés ou non. Cependant, on assiste peu à peu à un retournement car leurs interventions sont de plus en plus critiquées, à l’étranger comme aux USA. Les Etats-Unis restent néanmoins la figure de proue de la réussite individuelle et de la société capitaliste à l’état pur.
D.A. – CC7 « Le Capitalisme» – Décembre 2007
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