lundi 17 janvier 2011

Un homme - Silvio Berlusconi

Il Cavaliere

Admiré ou détesté, considéré par certains comme un gentleman multimilliardaire et par d’autres comme un politicien corrompu et cupide digne héritier de Machiavel, Silvio Berlusconi est pourtant issu d’un milieu modeste. Aîné d’une fratrie de trois enfants, il naquit à Milan, le 29 septembre 1936, d’un père employé de banque (cette petite banque milanaise aurait eu des liens avec la Mafia pour le blanchiment d’argent), Luigi Berlusconi, et d’une mère femme au foyer, Rosa Bossi.
Jeune, il commença par travailler en tant qu’animateur dans une boîte de nuit et vendeur d’aspirateurs. Il obtint finalement son diplôme de droit à l’université de Milan en 1961.

Il débuta donc une carrière prometteuse dans le bâtiment et la promotion immobilière. Avec son associé Pietro Canali, il bâtit de nombreux projets immobiliers dont « Milano Due » et « Milano tre », sorte de villes miniature ornées de jardins se situant aux alentours de Milan, qui assurèrent les balbutiements de sa fortune.
Durant ces années, en 1965 pour être plus précis, il épousa Carla Dell’Oglio qui lui donnera deux enfants Maria Elvira (1966) et Piersilvio (1968).
En 1973, il fit sa première apparition dans le paysage médiatique en créant Telemilano, une chaîne câblée pour les habitants de son complexe immobilier « Milano 2 » qui étendit sa diffusion à toute la Lombardie (région de Milan).

Celui qu’on appelle Sua Emittenza (mélange d’émetteur et éminence) fonda logiquement son premier groupe de média, Fininvest, en 1978. A partir de la, il bâtit un réseau de chaînes de télévision, de radios et de journaux qui se transforma en Empire médiatique. Il instaura Canal 5, première chaîne de télévision privée d’Italie, en 1980. Il organisa ensuite de nombreux rachats en Italie et en Europe : Italia 1 (1982), Rete 4 (1984), la Cinq en France (1986), Telefünf en Allemagne (1987) et Telecinco en Espagne (1989).
Il diversifia ensuite ses activités en investissant dans la presse, la banque, les assurances, ou encore le football.

Il acheta le club de football le Milan AC en 1986, s’impliquant fortement dans sa gestion. Son groupe acquit dans la finance et les assurances, entre autres, Mediolanum et Programma Italia. En 1989, il prit des parts dans Mondadori et devint le principal éditeur italien de livre et journaux. Il investit aussi au cinéma via Medusa et Cinema 5 qui produisirent, parmi tant d’autres, un film oscarisé « Mediterraneo » (1990).
Pendant ces années, il se sépara de sa première femme et vécu avec l’actrice Veronica Lario qui lui donna trois enfants, Barbara (1984), Eleonora (1986), et Luigi (1988). En toute logique, il divorça de sa première femme en 1985 pour se remarier avec la suivante en 1990.

Toujours en quête de diversification, Berlusconi entra en politique en 1994 et créa son parti Forza Italia. Il gagna les élections grâce à une coalition avec Lega Nord et Alleanza Nazionale d’extrême droite et devint Premier Ministre mais, sept mois plus tard, sujet à des divergences entre les trois leaders, il démissionna. Il revint cependant en 2001, plus fort que jamais, et fut réélu Président du Conseil grâce à une vaste alliance avec plusieurs partis de droite dont ceux nommés ci-dessus. Lors des élections de 2006, il fut, en revanche, défait par la gauche de Romano Prodi.
A l’encontre de la politique, le business de Berlusconi est en plein essor, en effet son groupe Mediaset formé avec Goldman Sachs vient de racheté 75% d’Endemol (groupe international de production télévisuelle) détenu jusqu’alors par Telefonica.

Ce franc-maçon et amateur d’art, ayant accumulé une fortune estimée a plus de 12 milliards de dollars (Forbes, 2004), a toujours réussi, malgré les scandales politico-financiers, à échapper à la justice grâce à ses habiles talents, son audace, et ses amis politiques. A 70 ans passés, quel coup d’éclats « Son Emittence » nous réserve-t-il encore ?

J.S. – CC4 "Vice & Vertu" – Septembre 2007

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire