Figurez-vous que l’Inde a été un des berceaux de l’humanité aussi. Au même titre que la Mésopotamie ou Sumer, des civilisations urbaines se sont mises en place dans la vallée de l’Indus dès –3000 av J.C. Les indiens sont ensuite restés très calmes, une qualité qui peut vite être confondue avec une faiblesse.
Comme souvent, lorsque les peuples restent trop longtemps renfermés sur eux-mêmes, les indiens ont connu leur première invasion au XVème siècle av JC. Dévalant les plaines du Nord-Ouest indien, les Aryens (non, rien à voir) ont ainsi introduits le cheval, le travail du bronze et du fer mais également, afin de préserver la pureté de leur race (non non, je vous dis, rien à voir), le système de caste dans les populations autochtones soumises. Afin d’asseoir leur domination, ils tentèrent d’imposer leurs institutions religieuses et sociales. En réaction, les autochtones favorisèrent l’émergence de courants de pensée véhiculées par les brahmanes et plus tard, au VIème siècle av JC par le Bouddha Cakyamuni, fondateur du bouddhisme, et par le Mahavira, fondateur du jaïnisme. Le brahmanisme d’alors, pour ne pas être effacé par la montée de ses deux religions majeures, abandonna les figures mèdes héritées des Aryens au profit de Vishnu et Shiva. Cette diversité religieuse laisse déjà transparaître la richesse culturelle de l’Inde et de ce peuple aux vingt cinq langues qui cohabitent.
Vint alors la seconde vague d’envahisseurs. Darius Ier l’achéménide en 512 av JC, puis Alexandre le Grand qui, après avoir conquis l’empire perse, franchit l’Indus en 326 av JC. Comme nous le savons tous, Alexandre dut hélas se retirer et aucun lien durable ne fut établi entre l’Inde et l’occident. A cette époque, la dynastie des Maurya fut fondée dont le plus fameux roi fut Açoka. Au IIIème siècle av JC, il étendit profondément la domination indienne et consacra d’immenses efforts à répandre le bouddhisme jusqu’au Sri Lanka, en Birmanie ou encore en Chine. L’assassinat du dernier héritier Maurya mit un terme à cette vague de prosélytisme mal-placé.
Surgissant par derrière de manière sauvage comme à leur habitude, les Grecs profitèrent de la dislocation de l’empire Maurya, au IIème siècle av JC, pour s’imposer et régner sur Kaboul, le Ghandara, le Pendjab et Sindh. Ils le firent néanmoins dans un grand respect de la culture indienne donnant naissance à l’art gréco-indien. Ce ne fut que deux siècles plus tard que les Scythes chassèrent les grecs tout en s’imprégnant fortement de la culture hellène. La dynastie indo-scythes débuta ainsi et mis en place l’expansion missionnaire du bouddhisme vers la Chine et l’Asie orientale.
Au IIIème siècle, la dynastie des Goupta prit la relève et parvint à unifier l’Inde de l’embouchure du Gange à l’embouchure de l’Indus. Ce fut l’âge d’or de la civilisation indienne. Âge d’or qui, trois cents ans plus tard, fut annihilé par l’invasion des Huns qui morcela en une multitude de principautés belliqueuses et avides de pouvoir. Ceci profita au brahmanisme qui connut une seconde naissance et une expansion qui éclipsa presque le bouddhisme pourtant si longtemps cultivé. Ceci explique en partie pourquoi l’islam a mis tant de temps à s’infiltrer et qu’il fallut attendre les valeureuses saillies turques pour que l’islam pénètre l’Inde. Conquêtes et reconquêtes de principautés créées et détruites laissèrent une mosaïque d’Etats musulmans et hindous en perpétuelle lutte au XVème siècle.
Du point de vue religieux, cette période fut très riche: la cohabitation de ces religions engendra la naissance de la secte des Sikhs et, sous l’influence du théisme musulman, fit évoluer le panthéisme hindou vers un culte du Dieu unique (Krishna). Cette époque fastueuse permit l’organisation de grands royaumes et le développement de l’art indien.
Ce sont à présent, les Portugais qui surgissent dans ce contexte très favorable de lutte entre Indiens musulmans et Turcs sous fond de prospérité économique et établissent les premiers comptoirs à Cochin ou Bombay. En même temps, les Mongols parvinrent à unifier et réconcilier les peuples ennemis. De cette domination demeurent entre autre le Taj Mahal et les grandes mosquées de Delhi et d’Agra. L’extrémisme mongol finit par replonger le pays en mini-états. Les Hollandais, Anglais et Français installèrent également des comptoirs dans le sud de l’Inde au XVI et XVIIème siècle. Dupleix, gouverneur de Pondichéry en 1742 et station de la ligne 6 quelques années plus tard, émit l’idée de faire de l’Inde une nation européenne en profitant du déchirement mongols. Les Français, une fois de plus défaits par les Anglais, ne conservèrent que cinq comptoirs en signant le Traité de Paris au terme de la Guerre de Sept Ans en 1763. Les Anglais parvinrent ensuite à imposer leur domination grâce entre autres à Wellesley et Wellington, futur vainqueur de Napoléon à Waterloo. Les Anglais mirent en place les chemins de fer, la poste et le télégraphe et développèrent l’économie indienne. Jouissant de ces innovations, l’indien dut attendre 1947 pour se libérer du joug britannique pour aujourd’hui devenir la douzième économie mondiale.
D.A. – CC6 « La Mort» – Novembre 2007
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