dimanche 19 décembre 2010

Gazette 18

Mars & Avril 2009

La faillite des banques a été fulgurante après le dépôt de bilan de Lehman Brothers, véritable détonateur de la crise qui nous frappe depuis plus d’un an. A celle des banquiers, a bientôt succédée celle des entreprises, frappées mécaniquement par une baisse de l’investissement, des carnets de commande et donc une dégradation de la dynamique économique.

A présent, ce sont les particuliers qui s’en ressentent. Baisse du pouvoir d’achat, durcissement des conditions d’emprunts, inflation. Comme souvent, les derniers à être frappés par la vague, les messieurs tout le monde anonymes, en gouttent l’écume et boivent la tasse. Mais derrière ces faillites bling-bling dont tout le monde parle, derrière les dépôts de bilan de multinationales, les nationalisations à la rescousse, les milliards injectés, les parachutes dorés payés avec l’argent du contribuable, il y a la faillite lente et insidieuse de la globalité du système actuelle. Un système qui consacre le résultat, qui néglige l’humain au profit du profit, le court terme au détriment du long.

Ce ne sont pas simplement ces mesures palliatives qu’il faut administrer. Certes, le protectionnisme est de rigueur et le gouvernement se doit d’intervenir mais il est essentiel d’initier en parallèle une réflexion plus large, et prendre conscience que le raisonnement économique pur ne suffit pas. S’éloigner de cette société où tout est quantifié et où l’on pense tout quantifiable, valoriser le long terme, l’effort et le travail  de  longue haleine plutôt que la rentabilité immédiate des actes et des actions. Qui sait ? Cela déboucherait peut-être sur une société où les gens se considéreraient davantage,  ne  dévoreraient pas la facilité mais donneraient sa vraie valeur et son sens au Temps et aux choses qui en ont besoin.

Edito par D.A.

Gazette 17

Janvier & Février 2009

La rencontre existe-t-elle encore?

C’est une question à la fois bonne et stupide, mais sur laquelle il est agréable de se pencher, comme ces charmantes présentatrices dont la beauté conforte notre vision de l’idéal féminin et la bêtise notre sentiment de profonde culture.

Au fond, une rencontre, une vraie rencontre, c’est lorsque l’on découvre quelque chose que l’on ne connaît pas. C’est lorsqu’un adepte du Country Club à particule, élevé en  rallye et à qui l’on a tout donné sauf le plaisir de ne pas assouvir ses caprices, rencontre un adepte des organismes sociaux, qui ne possède pas toutes les clefs de notre riche grammaire française, dédaigne la Vierge Marie et la discrimination positive.

Or aujourd’hui, on en sait assez peu sur les autres pour que cela suffise à ne pas vouloir en savoir davantage. Avant par exemple, le papou était mystérieux. L’eut-on croisé dans la rue, on se serait senti le besoin d’aller discuter avec ce nain mat au cou vert et à l’étui pénien si interrogatif.

Mais aujourd’hui, un papou, c’est vu et revu. On ne prend pas plus la peine d’aller discuter avec lui qu’avec le clochard qui peine à mourir de froid depuis deux mois dans ma bouche de métro. Vous vous rendez compte ? Ma bouche de métro ? Et puis de toute façon, avec mon Ipod, je l’entends à peine gémir. Il faut pourtant bien aller vers l’autre, c’est si beau l’autre. C’est par définition, ce qui n’est pas moi, alors là forcément, ça plaît. Alors, ce mois-ci, et les autres, soyez le papou des autres et vous aussi sortez cou vert.

Edito par D.A.

Gazette 16

Novembre & Décembre 2008

Ce n’est un secret pour personne, encore que, l’année se termine. Une année 2008 bien remplie au cours de laquelle il y eut de nombreux évènements historiques, dont l’éminent premier anniversaire de vos serviteurs.
Ce mois-ci nous abordons le secret au grand jour. Des secrets qui fascinent et qui suscitent la curiosité, qui éveillent le besoin de savoir ce que l’on nous cache, même si cela n’a aucun intérêt. Etonnant tandis que d’un autre côté, la peur de l’Autre et de l’Inconnu sont si féconds en guerres et en drames. Alors qu’il instaure des lois et des normes pour régir la vie en société, l’Homme crée simultanément des systèmes parallèles obscurs qui leur sont contraires mais qu’elles tolèrent. Les réseaux de prostitution sont un bon exemple.
Mais pourrait-on mettre au grand jour tous nos petits secrets ? Non, vous répondront doctement les Suisses. Cela fait pourtant déjà cinquante ans qu’on les presse de le faire. Mais pour presser un Suisse, il faut de la patience. Le temps ne change donc rien à l’affaire. En attendant, saluons tout ce qui prend fin avec l’année 2008, la Présidence Française de l’UE, le règne des blancs aux Etats-Unis, Yves Saint Laurent, les traders fous, le Parti Socialiste, la maîtrise budgétaire, les films de James Bond et saluons avec sincérité le centenaire, hier, de Claude Levi-Strauss qui aura vu beaucoup des secrets et de la folie des Hommes.      
Edito par D.A.

Gazette 15

Septembre & Octobre 2008

Oui, nous avons choisi l’Europe ce mois-ci, voguant sur la présidence Française du Conseil de l’Union Européenne. Tandis que le durcissement russe donne du fil à retordre à l’Europe occidentale et excite les iraniens, il est nécessaire de comprendre comment l’Europe est arrivée à ce qu’elle est aujourd’hui, de savoir pourquoi certains pays y adhèrent et d’autres lui tournent le dos et surtout, de se demander où elle va à l’heure où la France et l’Irlande ont mis le haro au projet de constitution commune, alors même que ces pays étaient à son initiative. Par ailleurs, en pleine crise financière, le rôle de l’Union Européenne est fortement questionné : peut-elle sublimer son rôle de fédérateur de pays membres pour devenir une entité à part entière, capable de se dresser, une et indivisible, devant les Etats-Unis et les puissances asiatiques ; peut-elle réformer son mode de fonctionnement pour dissiper sa congestion organisationnelle ? Peut-elle ou même doit-elle intervenir pour aider les banques en difficulté ? 
Depuis Maastricht, l’Union Européenne repose sur les trois piliers que sont le marché commun (CE), la coopération au niveau des affaires étrangères et de défense commune et enfin la coopération judiciaire et pénale. La crise actuelle pose au moins deux questions majeures. Le rôle économique de l’Union Européenne et son périmètre de pouvoir doivent-ils être étendus pour pouvoir lutter contre la crise de confiance du marché et le ralentissement économique ? Comment limiter au maximum les dégâts occasionnés par un système contaminé par la peur et les crédits « pourris » ? De nouvelles législations d’urgence devraient être prises par l’union pour obliger ses banques à circonvenir et à publier au plus vite leur exposition à ces crédits. Mais elle n’en a le pouvoir pour le moment que de façon indirecte, en donnant des garanties et des gages de confiance aux banques européennes.
Son rôle politique doit aussi être affermi. Dans la rigueur économique, les relations internationales se radicalisent comme l’a montré la Russie, qui préserve ses intérêts énergétiques sans s’embarrasser de trop de formes ou comme la Chine qui se montre très offensive dans ses investissements tant en Afrique qu’en Amérique où les fonds d’investissement chinois ont des parts dans les grands ports, les grandes banques ou les grands clubs de sports.
 L’Union Européenne doit canaliser les efforts de chacun de ses membres dans une direction commune pour que ce qui représente 30% du PIB mondial puisse peser de tout son poids dans les décisions politiques mondiales comme la paix au Proche-Orient, les négociations sur le commerce international, la politique monétaire mondiale ou le statut de tel ou tel pays à revendication indépendantiste.
Pour cela, il faudrait définir si l’Union Européenne possède plus des frontières dessinées par l’économie ou par la culture avec le triple héritage auquel faisait référence Paul Valéry, de l’hellénisme, de la romanité et du christianisme. Une fois ce nœud gordien tranché, l’Europe saura à quoi elle aspire.          
Edito par D.A.

Gazette 14

Juillet & Août 2008

Ce mois d’août est indéniablement placé sous le signe divin de l’Olympe avec ces 26ème Jeux pékinois trépidants. La maigre prestation de la France en comparaison à l’ogre chinois laisse un goût amer et démontre bien que le centre de gravité de la planète est en train de passer à l’Orient. L’état d’esprit français est totalement incompatible avec la devise même des Jeux : Citius, Altius, Fortius.
Les sportifs français, au lieu de prendre leurs responsabilités lors des épreuves, se satisfont de leurs moyennes performances et se réfugient derrière un mur d’excuses qui n’est autre que celui de la honte. Muriel Hurtis qui trébuche toute seule dans sa course est l’allégorie même de l’instabilité française. Tout cela est largement cautionné voire même encouragé par la classe politique et les médias français qui trouvent toujours de meilleurs coupables à la prestation en demi-teinte de leurs stars. Un sportif de haut niveau doit savoir se battre et ne pas avoir peur de gagner le jour J.
Sans aller jusqu’à la rigueur inhumaine et l’esclavagisme chinois conditionné par la taille écrasante de leur population et sa pauvreté totale, il faut lever la tête. Pour les JO Cubiques, il en va de même ! Préparation mentale soutenue, pression nationale et espoir de médaille chargeront un peu plus les pensées de chacun. L’essentiel je pense, et le meilleur moyen d’être performant est certainement de parvenir à être aussi décontracté que le jamaïcain Bolt, qui a tourné en ridicule l’épreuve même du 100m avec un pied de nez déjà légendaire…

Edito par D.A.

Gazette 13

Juin 2008

« On est pas sérieux quand on a dix-sept ans » disait le pâtre de la jeunesse rêveuse Arthur Rimbaud, lorsqu’il se rendait à cet âge magique dans les recoins obscurs de Paris et de Paul Verlaine. Cette fougue et cette force inhérentes à ceux à qui demain appartient, les jeunes, sont sans nul doute le point d’ancrage des passions et des rêves poursuivis durant le reste de la vie par les hommes. Rien en effet ne peut atteindre l’invincible puissance morale et physique de la jeunesse qui rêve de tout et n’est pas encore encombrée par les basses considérations de notre société.
A mesure qu’elle se couvre d’expériences, cet incassable élan s’amenuise et se résigne devant la lente inertie de la réalité humaine et sociale. Alors, tant que vous avez la vigueur de votre âge, faîtes rentrer le monde dans vos rêves. Vous aurez tout le reste de la vie pour faire le contraire.
Edito par D.A.

Gazette 12

Mai 2008

Vous avez dit Oscar ? Emmy ? César ? Howard ? Les récompenses sont légions. Fille spoliée, admise et assumée des Caprices, la récompense plaît. Elle plaît parce qu’elle indique à son récipiendaire que le fruit de son travail a été apprécié par une communauté représentative de personnes de son secteur d’activité, ce qui satisfait son intellect ; parce qu’il sera l’objet de toutes les attentions de la soirée, ce qui comble son ego et inquiète sa femme ; parce qu’il pourra enfin exhiber son nouveau costume, ce qui alimente les messes basses sur la fortune de son tailleur et pousse sa femme vers la couture.
Au-delà de ces basses considérations matérielles qui intéressent tout le monde, la récompense est à l’Homme ce que l’argent est au banquier et au pauvre, un objectif vital et gratifiant. Depuis des millénaires, la seule valeur universellement partagée et reconnue par les Hommes est le travail. La société idéale n’est-elle pas celle où chaque personne travaille avec engagement dans un métier à sa portée. L’argent, lui, est rarement corrélé avec le mérite. Ainsi, les basses classes qui travaillent plus gagnent moins et ceux qui siègent sur le toit de la société et des meilleurs hôtels accumulent des richesses que seules des générations successives placées sous de bonnes étoiles auraient du pouvoir rassembler.
La récompense, elle, a pour unique but de gratifier le travail, de saluer l’œuvre, le produit fini, le résultat d’un effort individuel ou collectif sans aucune considération économique, enfin la plupart du temps. Lorsque les deux sont mélangés, on obtient des chimères très amusantes : on pense par exemple au César décerné à L’Esquive, les derniers Goncourt ou tout simplement Djibril Cissé. Le travail fourni est beaucoup plus dur à falsifier que l’argent ; on constate donc moins souvent une récompense absurde qu’un virement de compte à compte le quatrième jeudi du treizième mois. Le regard des autres, la meilleure des polices, n’est il pas ce qui conditionne nos actions et ce qui définit ce que l’on est. Voilà à quoi servent les récompenses : à saluer un travail particulièrement abouti et montrer à la foule quelles valeurs notre société porte aux nues. Alors pour compenser, récompensons.       

Edito par D.A.

Gazette 11

Avril 2008

Lequel d’entre nous n’a pas tiré la manche de l’ombre paternel pour réclamer le dernier gadget débile que les industriels inventent chaque jour pour détourner la jeunesse du droit chemin ? Et bien, je vous l’affirme, non seulement nous avons tous eu recours à la technique de l’œil mouillé mais de surcroît, rien n’a changé, si ce n’est peut-être pour les plus chanceux, la technique qui vous permet d’assouvir cette exigence. Que dis-je ? Ce caprice !
Phénomène fascinant que de constater que, malgré toutes les découvertes scientifiques et la rationalité dans laquelle nous tentons de faire rentrer le Monde tant bien que mal, demeure cette part de fantaisie, d’inexplicable délire qui influence beaucoup, pour ne pas dire toutes, nos actions. Comment expliquer en effet qu’un homme parvenu au plus haut poste d’un état exige des chaussures rehaussées pour apparaître plus grand ou que certains scheiks se fasse fondre des toilettes en or massif ?

La beauté du caprice est proportionnelle à l’inutilité de la demande. Le propre du caprice étant d’exiger ce dont on n’a pas besoin et de faire en sorte que ceux à qui on le demande finissent par croire que c’est capital. On notera toutefois que le caprice ne se cultive que sur des terres d’opulence. Ainsi, on verra rarement un bangladais ne demander que des sushis saumon dans son menu. Certes me direz-vous, mais il est si bon de savoir s’écouter ; tant qu’il reste un saumon sur terre, cédons.

Edito par D.A.

Gazette 10

Mars 2008

Ancien premier mois de l’année, le mois de Mars, du nom du Dieu de la Guerre, marquait la fin de la trêve hivernale et le retour aux hostilités au temps des Romains. Même s’il a perdu deux places au classement des mois, Mars se maintient en haut de l’affiche avec son activité incessante. Présent aux quatre coins du globe, Il se présente à toutes les portes avec une préférence marquée pour l’Afrique, l’Amérique du Sud, ou encore l’Asie.
 Rappelons que la Guerre fut inventée par l’Homme très rapidement puisqu’un des deux enfants d’Adam et Ève a assassiné l’autre. On peut raisonnablement conclure que la Guerre ne provient pas d’un problème de place. La Guerre est en réalité issue du désir de domination de l’Homme sur l’Homme et aussi certainement de sa peur intrinsèque de la différence. Nous cherchons tous à ramener ce que l’on ne connaît pas à des concepts ou des idées connus, et pour plus de commodités, nous cherchons à imposer nos idées et nos concepts à ceux qui en ont d’autres. C’est cette deuxième forme que les guerres portent le plus souvent en étendard. On pense par exemple aux guerres de religions où les croisés partaient convaincre avec leurs armures et leurs épées les musulmans que leur Dieu était le bon et vice versa. On peut aussi penser aux Indiens d’Amérique qui se sont laissé convaincre par les Anglais et les Espagnols, à coups de mousquets et de varicelle, que l’on n’avait nul besoin de vivre en adéquation avec la Nature.
Plus récemment, on pense évidemment à ce petit brun moustachu et monotesticulaire qui a failli convaincre tout le monde qu’il fallait vivre dans un monde sans juifs, tsiganes, trisomiques ou homosexuels. Les exemples sont aussi nombreux que les Chinois, quasiment. La connaissance, la curiosité et l’ouverture d’esprit sont les seules armes qui peuvent prévenir ce genre de campagnes ; heureusement pour Mars, ces trois conditions sont incompatibles avec le grand nombre. Les groupes militaires privés, en pleine expansion ces derniers temps, ont de beaux jours devant eux…      

Edito par D.A.

Gazette 9

Février 2008

Chacun en a sa propre définition, chacun le vit à sa manière, passionnelle, innocente, obsessionnelle ou destructrice mais ce sera toujours par les extrêmes que se manifestera l’Amour. Sentiment inexplicable qui lie trop souvent un être à un autre et trop rarement deux êtres ensemble, l’Amour est, avec le costume trois-pièces, les deux choses qui nous distingue de l’Animal. En effet, une très belle femme peut aimer un homme laid et boiteux si celui-ci a un beau costume trois-pièces, contrairement à ce que l’on observe chez les animaux où, même avec un costume de grande marque, un animal laid demeurera ignorée des plus belles femelles. L’Homme échappe ainsi à sa bestialité grâce à la cupidité et l’égoïsme, sentiments évolués encore ignorés des primates.
L’Amour est donc un sentiment noble qui pouvait autrefois être en conflit avec l’Honneur, comme en témoigne de nombreux ouvrages, voire tous. Heureusement, l’Honneur n’existe plus et l’on peut aimer qui l’on veut à tort et de travers.
Prenez donc exemple sur notre « omni-président » qui, malgré une ambition dévorante et deux voyages en Asie d’une heure, prend le temps d’épouser des top-modèles. Au diable les souffrances qu’elle peut occasionner, le jeu en vaut la chandelle. Aimez plus pour gagner plus. Profitez donc de vos sentiments, ô jeunesse exaltée, Aimer est une chose formidable, qu’y a-t-il de plus beau que d’appartenir à quelqu’un d’autre ? De dépendre d’un sourire ? Alors aimez, jeunes gens, car si l’on n’aime pas, qu’a-t-on vécu ?   

Edito par D.A.

Gazette 8

Janvier 2008

« Non, 2008 sera ! », insistai-je auprès de Dieu il y a déjà une bonne quinzaine de jours. Depuis, les changements abondent. L’Iran chatouille les États-unis à Ormuz, Carla est devenue Sarkozy et le formidable Poutine a succédé à Hitler exactement 75 ans plus tard en tant que homme de l’année du TIME magazine. 2008 sera donc l’année du changement. Celle où je vous invite à satisfaire votre curiosité et à vous cultiver de manière effrénée dans le peu de temps que vous laisse la quête du porte-monnaie d’or que nous guide tous. Évidemment, la reconnaissance sociale est plus facile à obtenir à coups de liasse de billets que par des remarques qui laissent paraître une solide culture générale. Et puis, la majorité des gens sont plus impressionnés par une belle voiture que par la connaissance extensive de l’histoire des rois de France. Sauf Alain Decaux, mais je crois qu’il est mort.
Armez-vous donc de bonnes résolutions pour l’année à venir, et en premier lieu : soyez courtois. En effet, comme le disait Nadine de Rothschild ou pas: « la courtoisie est à l’Homme ce que l’horloge est au temps, le régulateur de nos mœurs ». C’est d’ailleurs ce que disait pas Plutarque qu’hier, Cicéron à Néron en déclamant « O Tempora, O Mores » (traduction : C’est pas un temps à mettre un Maure dehors).
Aussi, au nom de toute l’équipe de Culture Cube, je vous souhaite une année remplie à ras bord de culture et d’intenses et passionnants travaux.
Edito par D.A.

Gazette 7

Décembre 2007

Le défi majeur des années à venir sera de concilier le capitalisme, dans la mesure où on le définit comme la recherche du profit par des sociétés privées sans considérations sociales, et une sorte de contrepartie qui échappe à ses règles pour les nécessiteux. C’est normalement le gouvernement qui joue cette instance régulatrice, l’État qui, fière de ses valeurs, bombe le torse et redistribue les richesses pour aider ceux qui ne parviennent pas à s’en sortir par eux-mêmes ou qui sont victimes de discriminations ou d’injustices de toutes sortes. Il est de son devoir, de son essence même de jouer ce rôle.
Aussi, je vous prie de mesurer le caractère inacceptable de la petite garden-party organisée par notre petit Président sur chaussures orthopédiques. Recevoir le colonel Kadhafi offre une légitimité et une acceptation des pratiques totalitaires de son gouvernement, classé dans le top ten des dictatures les plus sanglantes d’aujourd’hui. Certes, la motivation de notre divorcé favori reste noble : améliorer la croissance en écoulant pour quelques milliards de contrats en Libye, dont nombreux contrats d’armements et des centrales nucléaires civiles. Voilà ce qui s’appelle « vendre ses convictions » et pour pas cher ajouterai-je.
Même l’Allemagne, qui a une certaine affinité pour les régimes totalitaires, refuse tout contact avec la Libye, comme la plupart des gouvernements européens. Le capitalisme est donc plus que jamais au centre des préoccupations professionnelles et politiques du moment. Alors, choisissez votre camp.
Edito par D.A.

Gazette 6

Novembre 2007

Qu’on ne vienne pas me dire que comme tout mauvais spectacle, la mort bide. Non! La Mort effraie. Et pour cause. Dans notre culture occidentale, gargarisée d’idéaux de paraître et d’imbécilité, la mort n’a pas su trouvé sa place. Reléguée sur le banc, elle est presque devenue tabou. Les gens la fuient, ne savent pas en parler, l’évitent. Comme l’homme a peur de ce qu’il ne connaît pas, la Mort, au même titre que l’énergie nucléaire, les films de David Lynch ou la culture musulmane, fait figure d’épouvantail chez le plus commun des mortels.
La Mort occupe pourtant une place centrale dans notre perception de la vie comme l’embouchure d’une rivière qui se jette et se fond dans la mer. Une vie regarde avec crainte le moment où elle cessera d’exister en tant que telle. C’est sans doute le caractère définitif et permanent de la mort qui fait si peur. Rien d’autre dans ce bas monde n’est aussi irrévocable.
La prise de conscience de la mort et la mise en sépulture marque d’ailleurs le passage de la Préhistoire à l’Histoire. Ce n’est qu’en comprenant et en acceptant cette prise de recul que l’Homme a su se développer en société élaborée. A travers les âges, de nombreuses civilisations se sont bâties à partir de compréhensions différentes du monde, de la place que l’Homme et la Mort y tiennent. Nous verrons dans ce numéro des approches diamétralement opposées de ces concepts. Et vous, comment la vivez-vous?
Edito par D.A.

Gazette 5

Octobre 2007

L’humour. Il en faut. Mais à quoi bon? Ça ne rapporte rien me direz-vous. Certes mais uniquement sur un plan financier. Tout comme les Vices ou la Vertu, il est bon pour l’équilibre personnel d’en posséder une trace. L’humour a cela de spécial que son sens permet de mieux appréhender le monde dans lequel nous vivons, de vivre plus vieux mais surtout de réfléchir. Eh oui! La qualité première de l’humour réside dans le fait qu’il est le fruit d’une réflexion, la conséquence de l’exercice d’un esprit critique, par conséquent, il contribue à ce que l’on appelle communément la gymnastique ou l’exercice intellectuel. Il aiguise le perçu des choses, la vivacité de l’esprit, la répartie et fait briller en société. L’humour est donc sans conteste une qualité, liée au recul que l’on peut avoir sur les choses.
Nombreux sont les bienfaits possibles grâce à la bonne maîtrise de l’humour comme, par exemple, aborder un ou une inconnu(e) dans la rue, argumenter avec votre patron une augmentation non méritée, chasser un ami musulman ou noir, mépriser poliment, parler de quelque chose que l’on ne comprend ou ne connaît pas, passer pour une personne brillante. Autant de choses inaccessible à celui qui est respectivement : beau, travailleur, raciste, condescendant ou intelligent. Vous savez ce qu’il vous reste à faire...
Je profite de l’occasion pour me joindre à toute l’équipe de Vecteur Cube pour accueillir Emilie qui a rejoint la rédaction ce mois-ci et qui tiendra la rubrique « Cinémons ». Bienvenue à toi, Emilie.
Edito par D.A.

Gazette 4

Septembre 2007

Oui, la rentrée sera culturelle ou ne sera pas. Succédant à coup sûr, à un été de débauche totale, il ne saurait, en effet, en être autrement. L’alternance entre le Vice et la Vertu est la source de notre équilibre et de notre bien-être après tout. « Un peu de l’un dans l’autre et ensuite de l’autre dans l’un » ne disait pas Oscar Wilde? La culture actuelle tolère de manière assez ouverte certains Vices, comme les clubs échangistes ou la prise de certaines drogues. Les deux pouvant avoir des conséquences tragiques. Pourtant, elle ne glorifie pas pour autant la Vertu, sauf à titre posthume. La libéralisation des mœurs est aujourd’hui à son paroxysme et il est intéressant de voir comment elle a éclose au XVIème siècle dans un contexte religieux au puritanisme exacerbé et surtout, sous quelle forme. La France est un pays qui, au moins dans ce secteur, a été un des plus innovants.

D’autre part, parmi ses directives transmises aux enseignants cette semaine, le Chef de l’Etat a émis le souhait de « remettre la culture générale au cœur de notre ambition éducative » afin de « structurer le savoir » de nos jeunes têtes pensantes. Nous sommes donc fiers de nous inscrire dans cette perspective de réhabilitation du savoir et encore plus, dans le projet d’un formidable pays.

Bonne rentrée à tous dans ce pays des Lumières et des Ténèbres. Choisissez votre camp et vos limites.

Edito par D.A.

Gazette 3

Aout 2007

Envers et contre Août, la troisième édition de Vecteur Cube paraît sous le thème fort à propos des Vacances.
Si pour beaucoup les vacances semblent, à tort, être le but ultime du travail, elles sont surtout l’occasion idéale de découvrir de nouveaux horizons. C’est ce que nous avons tenté de vous apporter dans ce numéro, qui vogue avec plaisir à travers différents pays, aux histoires et aux cultures diamétralement opposées.
La France, pays dont le passé a largement marqué, en bien comme en mal, il faut le concéder, l’Histoire récente de la Terre, jouit d’une relative liberté de l’information qui, sans nul doute, incite tout un chacun à la découverte permanente du monde. L’accès à l’information, qui tend à devenir bientôt ubiquiste, nous oblige, au moins par la politesse la plus élémentaire, à approfondir notre connaissance de l’environnement dans lequel nous vivons. Jamais un puits si profond n’a autant mérité qu’on l’exploite. Cette source intarissable de savoir est le meilleur outil de tolérance, le remède le plus universel contre tous les maux qui dégradent la paix sociale ou civile.
Bien évidemment, cette même cure peut-être utilisée à contre emploi : l’ignorance, l’escamotage d’idées ou la réécriture de faits sont autant d’écueils à éviter qu’ils pullulent sur internet ou dans certains magazines amateurs...
Alors, en août, tous à vos voyages et à vos livres, chose possible maintenant qu’Harry est mort. Vive Harry!
Edito par D.A.

Gazette 2

Juillet 2007

Bienvenue à tous dans ce Vecteur Cube nouveau format.

Devant la recrudescence des parties de poker improvisées et la montée en puissance de l’univers destructeur des paris en ligne, le thème de ce mois-ci fut une évidence. La nature même de l’Homme le pousse à tous les extrêmes, heureux celui qui sait s’en garder.

Si le Jeu fascine tant, c’est certainement parce qu’il répond parfaitement à nos faiblesses : le désir d’autodestruction, l’abandon de soi à une instance supérieure et surtout l’adrénaline de voir son destin basculé. D’infinies tragédies en résultent, de rarissimes miraculés en profitent, mais chacun y a trempé ses lèvres au moins une fois. Les phénomènes de société à l’honneur donc avec l’apparition de la rubrique Sex in the Cube qui dépeint les mœurs amoureuses de jeunes en mal d’amour et la rubrique littérature autre échappatoire pour le même public.

Edito par D.A.

Gazette 1

Juin 2007


Chers lecteurs, très chères lectrices,

En perpétuelle construction, la quête du savoir répond à cette soif de connaissances initiée par notre besoin de comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Les nouvelles technologies, dont les plus avertis ont peut-être entendu parler, que ce soit l’imprimerie, internet ou la télévision, mettent à la portée des individus le savoir de notre civilisation et de celles qui ont eu le bon goût de nous précéder.
Dans cette perspective, pour ceux qui ont soif de découvertes, Culture Cube, et son journal Vecteur Cube, permettent de s’ouvrir à la culture dans ce qu’elle a de plus général et de plus amusant. La rédaction, amusée depuis toujours par les détails qui donnent toute sa saveur à l’Histoire, vous fait partager, conjointement avec Culture Cube, ses points de vue sur des thèmes mensuels et vous proposera de nombreuses activités culturelles, dont la première est une dégustation œnologique.

Dans cette première édition, Vecteur Cube se penche sur des problématiques inhérentes à la France, dont le cœur exsangue et l’âme immortelle parviennent encore à nous émouvoir dans le pathétique soubresaut moribond d’une nation qui n’a pas su se détacher de la culture qui l’a élevé au pinacle et qui, aujourd’hui, est en train de la précipiter dans l’abîme. Diverses rubriques vous permettront de découvrir de nouveaux horizons : Globe-trottons, qui consacrera un pays et un homme par édition ainsi que des articles sur le monde et de courtes rubrique de citations et d’informations.

C’est avec finesse et discrétion que je me joins à l’ensemble de la rédaction pour vous souhaiter une bonne lecture de ce premier numéro.

Edito par D.A.