l’Empereur de la modernité.
L’empereur Meiji est souvent appelé l’empereur de la « restauration » car il affirmé le pouvoir impérial qui avait était érodé par près de deux siècles de shogunat (le shogun est une sorte de seigneur de guerre qui gouverne sous le semblant d’autorité de l’empereur). Meiji peut être considéré comme une sorte de Louis XIV japonais qui a profondément modifié son pays durant l’âge d’or de la civilisation nippone.
Né en 1852, Mutsuhito est le fils de l’empereur Komei et de l’une de ses dames, Nakayama Yoshiko. Originellement appelé Prince Sachi, il est adopté par la principale épouse de l’empereur, Asako Nyogo. Selon l’usage, il est confié pour son éducation à l’une des éminentes familles de la cour, les Nakayama. Le prince héritier passe donc sa jeunesse dans la capitale, à Kyoto. Ce jeune homme devient un être érudit, amateur de lettres classiques japonaises, poète talentueux, confucianiste convaincu, curieux de sciences et ouvert à une influence occidentale. En 1867, Mutsuhito épouse la dame Haruko, fille d’un seigneur. Il n’en aura pas de descendance mais il aura quinze enfants avec cinq dames officielles (sorte de courtisanes). Seulement, cinq de ses héritiers attendrons l’âge adulte.
Après que les américains, sous la direction du commodore Perry, ont forcé le Japon à s’ouvrir au monde en 1858, de violents conflits éclatent entre conservateurs et réformistes. L’agitation est telle que le dernier shogun, Yoshinobu, renonce au pouvoir en faveur du futur empereur et met fin à sept siècles de féodalisme.
En 1867, à là mort de son père, Mutsuhito accède donc au trône et devient le 122ème empereur japonais. Cette même année, il abolit le shogunat et l’année suivante la féodalité. Afin de marquer une rupture et d’échapper aux vicissitudes de la cour, il déplace sa capitale de Kyoto à Edo, qu’il renomme okyo (Capitale de l’Est). Il donne le coup d’envoi d’un vaste programme de réformes qui visent à rattraper le retard acquis face à l’occident.
De 1967 jusqu’à 1889, l’empereur régi en souverain absolu et s’entoure des meilleurs savants et techniciens occidentaux pour amener son pays à moderniser son industrie, son économie, son agriculture et ses échanges commerciaux.
En 1870, l’empereur réhabilite le shintoïsme à part entière comme religion d’état et instaure le culte d’état.
En 1871, il abolit la hiérarchie installée par les shoguns ainsi que la discrimination envers les castes les plus basses. Les seigneurs doivent rendre leurs fiefs à l’empereur, les clans militaires sont dissous et les samouraïs sont interdits du port du sabre.
En 1871 toujours, le gouvernement impérial crée le yen et fonde un système bancaire pour faciliter le commerce et spécialement les échanges internationaux.
L’enseignement devient obligatoire et une nouvelle forme d’élite apparaît grâce à l’instauration d’écoles publiques très compétitives.
Dès 1874, les transports et les communications sont développés et ainsi les premières lignes ferroviaires et télégraphiques apparaissent.
En 1875, la circonscription est mise en place et l’armée devient une armée nationale de métier. Il bâtit une marine redoutable avec l’aide des meilleurs experts, dont le français Louis-Emile Bertin.
En 1889, s’inspirant du système politique anglais, Mutsuhito introduit une constitution qui voit l’apparition d’une assemblée de deux chambres responsable devant l’empereur. Ce dernier s’entoure aussi d’un cercle de conseillers, genro, pour l’aider dans ses décisions.
Après l’implantation de réformes socio-économico-politiques clés, le gouvernement décide d’établir sa suprématie sur la région via une expansion territoriale. Ainsi, les victoires sur les chinois puis les russes permettent à l’empereur d’assouvir son pouvoir en dominant les îles Sakhaline, Taiwan puis la Corée en 1910.
Mutsuhito meurt finalement en 1912 et prend le nom de Meiji « gouvernement éclairé » (Comme à chaque décès d’empereur, la période de règne prend le nom de celui-ci). A cette date, le Japon a rattrapé son retard sur les nations occidentales et s’est affirmé comme grande puissance mondiale. Meiji reste, à ce jour, l’empereur le plus adulé par les japonais.
Il faut savoir que l’empereur du Japon, unique et véritable chef du gouvernement, n’a jamais eu un rôle politique réellement important et a souvent servi de pantin aux élites et aux clans dominants (voire « pris en otage » par les castes gouvernantes). Meiji était, tout comme ses prédécesseurs, entouré d’une petite oligarchie qui gouvernait concrètement, mais il aurait quand même eu une sensible influence sur les politiques de l’empire.
J.S. – CC8 "La Courtoisie" – Janvier 2008
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