Le roi des Oligarques
Boris Abramovitch Berezovsky, à ne pas confondre avec son homonyme pianiste, est un homme d’affaires russes pour le moins controversé qui a réussi subtilement à manier média et politique (cocktail détonant !) pour s’imposer comme un maître du scandale financier (Sylvio n’a qu’à bien se tenir !).
Né dans une famille juive de Moscou en 1946, il étudie la sylviculture et les mathématiques appliquées puis obtient son doctorat en 1983.
Il entre dans les affaires au tout début des années 90 tirant profit de la perestroïka (Réformes socio-économiques initiées par Gorbatchev vers la fin de l’URSS) et s’engage dans la revente de Lada et autres automobiles pour AutoVAZ puis LogoVAZ. C’est durant ces années, que Berezovsky prend ses premiers contacts avec la mafia russe, qui dans le chaos de l’époque chérissait particulièrement le racket d’hommes d’affaires. Il échappe ainsi à plusieurs tentatives d’assassinat pendant ces diverses guerres de gangs (Son chauffeur moins chanceux est décapité par une bombe en 1994).
Berezovksy, en parfait connaisseur, utilise ses réseaux et son influence en politique pour acquérir des parts dans des entreprises d’état privatisées, plus particulièrement celles de matières premières et aussi Aeroflot (compagnie aérienne). Proche du président sous l’ère Eltsinienne, il participe grandement à la libéralisation politico-économique de la Mère Russie et profite des avantages qui lui sont offerts pour raflé 49% de la chaîne de télévision la plus regardée, ORT. Il profite de son emprise sur les média pour financer des candidats libéraux et s’immisce lui-même en politique. Il entre au conseil national de sécurité en 1996-1997, devient secrétaire général de la CEI (Communauté des Etats Indépendants) de 1998 à 1999 et se fait élire à la Douma (Assemblée législative russe) pour la circonscription de la Kabardino-Balkarie dans le nord du Caucase (dont il connait plus ou moins la géo localisation).
Durant la première guerre de Tchétchénie, il utilise ses relations moins louables avec la mafia locale pour accroître son capital. Entre les pipelines de pétrole, la vente d’armes, et les kidnappings, l’oligarque accroît son influence et sa fortune.
Pouvant se targuer d’avoir fait limoger plusieurs Premiers Ministres, il catapulte un nouveau venu à ce poste, ancien directeur du FSB (Ex-KGB), un certain Vladimir Poutine. Quand ce dernier accède à la présidence de la Russie en 2000, il se retourne contre Berezovsky en enquêtant sur ces affaires. Berezovsky est accusé par les autorités de fraude à grande échelle. Tout se précipite alors très vite, il démissionne de son mandat de député en juillet 2000, est contraint de vendre ses holdings, est dépossédé de ses parts dans ORT et son autre chaîne de télévision, TV6, passe sous le contrôle de l’état en 2002.
Entre temps, il émigre à Londres en octobre 2001 ou il est sous le coup d’un mandat d’arrêt international, émis par Moscou, pour fraude et blanchiment d'argent et appel au renversement par la force du pouvoir constitutionnel. En effet, depuis son arrivée à Londres, il soutient financièrement les opposants de Poutine et appel au renversement du pouvoir y compris en usant de la force.
Après avoir spolier et piller la Russie durant une bonne décennie, ce qui fit de lui le premier milliardaire russe depuis la chute du communisme, il passe sa vie entre Londres et le Cap d’Antibes sous l’alias Platon Elenine. En effet, il ne jouit plus vraiment de la meilleur des popularités.
J.S. - CC2 "Le Jeu" - Juillet 2007
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