lundi 17 janvier 2011

Un homme - Henri Dunant

La Suisse! Ce beau pays aux mille montagnes, mille banques et mille horloges, a produit, tout au long de son histoire, des hommes illustres qui ont non seulement contribué à son développement mais aussi à l’épanouissement européen et mondial. Il a été difficile de choisir un personnage plus digne que les autres à dépeindre. En effet, on ne peut qu’admirer l’impact de personnes telles que le psychiatre Carl Jung, le philosophe Jean-Jacques Rousseau ou encore le banquier et ministre de Louis XVI, Jacques Necker.
Mais la Suisse, de part son état et ses institutions, c’est aussi le berceau de la neutralité, de la paix et de l’humanisme. C’est ainsi que le choix de notre personnalité suisse s’est difficilement mais naturellement porté vers Henri Dunant, prix Nobel de la paix et co-fondateur de la Croix Rouge.

En 1828, Jean-Jacques Dunant, commerçant Genevoix, et Antoinette Dunant-Colladon annoncent fièrement la naissance du petit Jean-Henri Dunant, ainé d’une fratrie de bientôt 5 enfants. Cette famille  calviniste de Genève, appartenant à la bonne société mais légèrement désargentée, est très investie dans le œuvres sociales et de bienfaisance. Henri en retirera donc une certaine religiosité et compassion pour son prochain. Il s’investit, dès son plus jeune âge, pour des causes humanitaires.
Malgré tout, Henri est un cancre. Il est renvoyé du Collège Calvin en 1849 et entre en formation auprès de banquiers. En 1852, las du manque d’impact de ses actions, il décide de s’allier avec des amis, le nombre faisant la force. Les « réunions du jeudi » qu’il organise deviennent l’Union de Genève qui sera, par la suite, l’embryon de la Young Men Christian Association (YMCA). (Pour anecdote, un des membre des village people est déguisé en Henri Dunant mais les américains l’ont pris pour un motard!)

En 1853, Henri qui est, dès lors, commis auprès d’une banque s’en va en Algérie pour défendre les intérêts de clients y ayant investi. En passant, il se fait aussi octroyer une concession pour son compte ou il fonde une petite société qui exploite ses terres. En 1858, il publie son premier ouvrage, qui le fera entrer à la société ethnographique de Paris un an plus tard, Notice sur la Régence de Tunis.

Voulant intéresser Napoléon III à ses affaires, il se rend en Italie pour le rencontrer. En effet, l’empereur se bat en Lombardie contre les Autrichiens. Il se rend spectateur de la sanglante et dévastatrice bataille de Solferino qui le trouble au point d’oublier l’objet de sa visite et d’improviser la prise en charge des soldats blessés. Il y fait venir du matériel à ses frais et obtient la coopération des médecins autrichiens prisonniers.
En 1860, ses affaires ne sont pas au mieux mais il décide de décrire les horreurs qu’il a pu observées. Un souvenir de Solferino parait en 1862. Il essaye d’intéresser l’opinion internationale au sort des blessés de guerre. Il fait des démarches dans toute l’Europe ce qui conduit au succès de la conférence de Genève (1863) et sa célèbre convention (1864).

Dans cette esprit, il fonde avec le juriste Gustave Moynier, le général Guillaume-Henri Dufour, et les médecins Louis Appia et Théodore Maunoir, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Dunant en est le secrétaire du comité.  Il en devient un ambassadeur prépondérant et, en même temps, multiplie ses affaires en Algérie qui le font prospéré.
Henri Dunant triomphe enfin! Malheureusement, pas pour longtemps. En 1867, un scandale financier éclate, impliquant ses affaires et le mettant en faillite. Son idéalisme et ses divergences avec ses amis du CICR l’en font exclure. Moynier devient son opposant le plus farouche. La même année, Il est aussi exclu du YMCA.

Désavoué, atteint par l’opprobre, il s’exile à Paris. Il entreprend plusieurs initiatives humanitaires ou culturelles qui toutes échoueront, excepté la création, en 1872, de l’Alliance universelle de l’Ordre et la civilisation qui a pour but de favoriser le progrès et la paix.
En 1875, il se retire de la scène publique et errera dans la pauvreté entre Paris et Londres.
En 1892, le bon docteur Hermann Altherr soigne sa dépression et le rétabli. Dunant se fixe alors à Heiden, dans le canton d’Appenzell. En 1895, il réapparait au yeux du monde par l’intermédiaire des média . Le conseil fédéral lui décerne un prix. Il se lance dans l’établissement d’une section locale de la Croix-Rouge.
En 1901, il reçoit le premier prix Nobel de la paix (avec le français Frédéric Passy, pacifiste) en consécration de ses œuvres. Durant les dernières années de son existence, il mènera une vie tranquille.
Il s’éteint en 1910 à l’asile d’Heiden (où il est soigné pour dépression, notamment dus à ses troubles financiers). Il lègue le reste de sa maigre fortune et sa vision d’un monde empli d’humanité.

J.S. – CC16 “Le Secret” – Novembre & Décembre 2008

Sources:
persocite.francite.com/henridunant, Grand Larousse encyclopédique

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