mercredi 26 janvier 2011

SouDev- Abouja

Sous Développons – SD – Soutenable Développement, ainsi débute ce nouvel article en réponse à l’article Ressources Naturelles : Vice ou Vertu ? de Mr FARHANGI Cyrus (Vecteur Cube – Numéro Quatrième – Septembre 2007) qui nous transportera pendant 24 heures au coté d’un jeune nigérian fier de l’être, et il a de quoi, car l’Afrique est le future, tout a commencé ici, tout se déroule ici et tout se terminera ici, ainsi soit-il, nous dit-il.

Il n’est ni Haoussa, ni Yoruba, il est Ibo, il appartient donc à cette ethnie majoritaire originaire du Biafra, représentant 18% de la population nigériane, et jalousé pour son éducation et pour la renommé de sa guerre d’indépendance des 70’s. Il est 5 heures, Abuja, petite nouvelle capitale fédérale neutre depuis 91 de 180 000 habitants, s’éveille. Notre petit bonhomme se rappel que l’avenir appartient à ceux qui se lève tôt. Et il n’a pas tord car pour vous en sortir dans une nation de 130 millions d’habitants, vous avez intérêt à briller vous dit-il, à vous démarquer. Car ici, la loi du plus fort est à son paroxysme avec cette démographie en explosion et ces ressources en perdition. Pourtant le Nigeria est le cœur de l’Afrique, avec un PIB qui suit l’Afrique du Sud et l’Algérie, et Abuja brille en son centre. Et pourtant toute la richesse du pays, le pétrole (95% des recettes d'exportation et 80% du revenu du pays) se trouve bien au sud-est du pays, justement près de sa terre natale, dans l’état du delta du Niger, près de Port Harcourt, connu pour ses pirates révolutionnaires, voulant récupérer tout ce pétrole trop longtemps gardé par l’ethnie du sud, les Yorubas chrétien au dépends des pauvres musulman Haoussa du nord. Une quasi guerre de religion ? Pas du tout. Politique ? Peut-être. De richesse ? Sûrement, comme toutes les autres d’ailleurs. D’ailleurs, les deux monuments qui culminent Abuja sont une mosquée resplendissante et une cathédrale majestueuse, preuve de la stabilité pluriculturelle du pays.


Carte de la traite des esclaves

La hausse des prix des carburant décidé par l’ex-président comme cadeau de départ n’arrange pas notre Ibo, les stations services sont saturées, la pénurie en découle, les grèves s’enchaîne, la contrebande est trop chère, lui qui voulait nous faire visiter la ville, passant des hôtels et bars de riche aux vrais quartiers pauvres. Justin Deamon Mumu Creamy Gangsta Chief, ainsi se surnomme t’il, nous rappel que ni Abuja, ni Lagos, la capitale économique de 9 millions d’habitant où trône Nollywood sont très touristique, mais que le nouveau complexe se trouve a Calabar, ou le musée de l’esclavage est perdu dans cet ancien port d’esclave transformé en Marina, bar, boite, cinéma, restaurant.
Du concentré africain en un pays, une ville, avec ses écarts de richesses et d’accès aux ressources extrêmes (~70% population vivant avec moins de 1$ par jour, espérance de vie de 47 ans, alphabétisation de 68%), sa diversité culturelle enivrante (250 ethnies aux coutumes, langues et traditions différentes), sa population en ébullition (1/5ème de la population africaine sur 3% du continent). « Obisio », (le blanc) vous interpelle t’il, viens de trouver un restaurant libanais, et le voici qu’il commence a vous motiver pour aller sur la scène d’un concert pour danser, seul preuve de votre appartenance a la grande famille africaine, tout est dans le rythme et le déhanchement vous dit-il, et rien dans la grandeur du piston de votre cylindré. Il vous lance en souriant, c’est ovation ou… lapidation, à vous de choisir.
Carte de la démographie mondiale
JDMCGC nous dis que la violence et les droits humains bafoué au Nigeria résultent d’une équation mêlant pauvreté et urbanisation: la fraude 419, les milices ethnique du Niger Delta People's Volunteer Force et du Niger Delta Vigilante provocant des crises pétrolières, les fameux conflits du delta du niger de Ogoniland et Ijaw-Itsekiri, la prostitution, l’insécurité constante, l’excision féminine, le trafic d’enfant, les tortures de suspect, et la loi islamique de la sharia dans 12 états du nord. Un peuple excessif peut-il rimer avec un développement durable ? Vous en doutez. Ajoutez à cela une forêt défrichée, une éducation vacillante, un pouvoir politique controversé, une économie dépendante d’une ressource d’export, épuisable et menacée, Abuja s’ajoute à la liste des tentatives de déplacement raté de capitale africaine et en devient presque insoutenable bien qu’agréable.

Le voici qu’il commence à vous dire qu’il ne comprend pas comment on arrive à nourrir autant de personne, à créer autant de choses sans limite. Il vous dit que son papa, mort de la typhoïde, lui disait toujours : « Mon fils, l’humanité ne cesse d’augmenter, mais l’eau, la terre, l’air ne sont pas inépuisables et pollués. C’est en 70, que tout a basculé, la terre ne peut accueillir que 3 millions d’habitants, nous en somme le double aujourd’hui, et nous serons le triple dans 3 générations, Thomas Malthus avait raison, toute histoire a une fin ». En effet, il semblerait que nous approchions d’une catastrophe malthusienne entre surpopulation, sécurité alimentaire, et source d’énergie polluante et non renouvelable (effondrement démographique qui suit une croissance exponentielle de la population et qui est dû à l'épuisement des ressources consécutif à cette croissance), à en croire la surexploitation de 25% des  ressources biologiques de la planète au-delà de leur capacité de renouvellement. Vous lui expliqué que l’accès commun a des ressources incite chaque communauté d’être vivant à l’utilisé à son maximum à court terme pour éviter que les autres communautés fassent de même, bénéficiant de la ressource de manière égoïste sans se préoccuper de l’épuisement possible, c’est la tragédie des biens communs.

Ainsi, si une espèce surexploite un environnement ou une ressource limité, celle-ci est affaibli par la pénurie de ressource, la population diminue avec l’augmentation de la mortalité, laissant ainsi du temps pour sa reconstitution, cette boucle s’appel la rétroaction écologique. La migration vers un autre territoire est nécessaire comme solution première à court terme, mais elle ne fait que déplacer le problème. Notre Ibo national continue, mon papa me répétait : « La nature est un équilibre fragile, l’homme, oubliant son environnement et obnubilé par l’argent, est au centre de cette balance préférant son plaisir personnel à une planète en sursis  ». Vous affirmez que l’équilibre de la vie qui se trouve dans la biodiversité de la faune et la flore de notre planète est un bien commun limité mais indispensable à la survie de l’humanité comme source de médicament. Nous sommes en train de détruire cet équilibre de la vie terrestre basé sur le cycle du carbone que nous déréglons (sources fossiles et déforestation) et la chaîne trophique (pêche excessive et élimination des virus et bactéries, système de contrôle naturel de la population). « Justin, désolé, mais nos 24 heures s’achèvent, un seul conseil, préoccupe toi de vivre mieux pas de vivre vieux ». En effet, en améliorant la santé, en baissant sans cesse le taux de mortalité, avec cette course à l’espérance de vie, cette lutte contre la mort, ne sommes nous pas en décalage avec les inégalités de conditions de vie, et cet indice du bonheur contradictoire ? A quand une responsabilité de la conservation d’une ressource intéressé uniquement par l’importance de la valeur morale de la générosité ? Où trouver une solution mutuelle coercitive approuvant unanimement le renoncement à la  surpopulation mondiale? Plus tard, plus loin, peut-être.

C.P. – CC13 « La Jeunesse» – Juin 2008

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