Amené aux plus hautes responsabilités, longtemps présidentiable, il avait tout pour réussir dans ce grand pays occidental. D’ailleurs, on peut même dire qu’il a plutôt réussi, même s’il n’a laissé aucun héritier à sa hauteur et que son parti politique a connu des jours gris après son départ. Seul hic au tableau : on devait apprendre un jour qu’il avait caché un pan entier de sa vie à ses électeurs. Dans sa jeunesse, il avait été un militant communiste actif quoique très discret. Et qui sait à quelles sortes de manipulations sournoises ou à quels sombres complots cela à pu l’amener… Lionel Jospin ?
Non, Ronald Reagan ! Aujourd’hui chose admise par les historiens sérieux, l’appartenance de l’ancien président américain au Communist Party of the United States of America au début de la seconde guerre mondiale est longtemps restée un secret bien gardé…L’histoire est plus simple qu’il n’y paraît : « good guy » depuis son jeune âge, rooseveltien, proche de la gauche du parti démocrate bien qu’il fût opposée à la ségrégation raciale, le jeune Ronald perça rapidement dans le milieu du show-business de l’Amérique des années 1930. Sa façon de remercier la Providence fut de s’engager en 1941 dans l’action syndicale pour défendre et aider ses camarades. Or le Screen Actors Guild de l’époque, proche du syndicat gauchisant CIO, était un véritable nid de communistes…et ce qui devait arriver arriva : Ronald Reagan vit rouge. Il tourna casaque bien vite, et lorsqu’il prend la présidence de ce même syndicat au début de la Guerre Froide, en 1947, l’homme a bien changé. Mais, en éternel « good guy », il ne cessa de venir en aide à ses collègues injustement pourchassés par le maccarthisme de l’époque. C’est ainsi qu’une starlette insignifiante, qui avait dû fréquenter les rouges quelques heures tout au mieux, vint un jour lui demander secours. Elle devint Mme Nancy Reagan, et le marxisme sembla l’influencer bien moins par la suite que l’astrologie.
Aujourd’hui, je viens d’envoyer deux emails, pour faire deux très belles déclarations. L’une était pour la femme de ma vie, l’autre pour les impôts. J’ai passé deux coups de fil, pour les mêmes intéressés. J’ai faxé une facture à un sous-traitant indien (non sans avoir pris soin de gonfler un peu les honoraires, j’avais une amie dans les hôtels de Bombay et je suis rancunier). J’ai conversé par MSN avec ledit sous-traitant (pour lui expliquer pourquoi il va devoir payer davantage. Il n’a rien compris vu son niveau d’anglais, ca passera comme grand père dans la bonne).
Eh bien, dans toutes les étapes de ce processus, j’ai été espionné. Par les grandes oreilles de Mickey…euh, de l’oncle Sam (avez-vous remarqué ? les juifs ont un grand nez, les américains de grandes oreilles et les noirs un grand organe reproducteur. On prête toujours de grands attributs à ceux que l’on n’aime pas). En effet, le réseau Echelon, car c’est de lui qu’il s’agit, est à l’affût. Laissons parler un instant, car cela me coûte moins en efforts, l’ami Wikipedia.
« Echelon est un nom de code utilisé pendant de nombreuses années par les services de renseignements des États-Unis pour désigner une base d'interception des satellites commerciaux. (…) Il intercepte les télécopies, les communications téléphoniques, les courriels et, grâce à un puissant réseau d’ordinateurs, est capable de trier en fonction de certains termes les communications écrites et, à partir de l’intonation de la voix, les communications orales. Il aurait été utilisé pour faire gagner des contrats à des compagnies américaines, face à ses concurrents, comme Boeing contre Airbus. »
Délire des réseaux-voltairiens ? Complotoïdie aigüe ? Le Parlement européen a pourtant enquêté sur le sujet. Les conclusions sont catégoriques. Nous sommes bel et bien espionnés partout, tout le temps. En même temps, cela n’a pas empêché les échecs retentissant des services de renseignements : et quels échecs ! le fou a pris les deux tours sans problème, en deux coups.
S.D. – CC16 « Le Secret » - Novembre & Décembre 2008
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