Et si la démocratie avait fait faillite ? Si l’URSS avait gagné la guerre froide devant l’avidité sans cœur d’une société capitaliste et libérale, rendue faible par ses désirs individualistes ? Dans quelle situation serions-nous aujourd’hui ?
Nous vivrions peut-être dans le monde de « 1984 » tel que décrit il y a maintenant 60 ans par George Orwell. Ce classique de la littérature britannique est un habile mélange de science-fiction et de pamphlet politique antitotalitaire. En lisant ce roman, j’ai été surprise par le caractère visionnaire de cet homme qui à l’aube des années 1950 décrit un monde où chacun possède une télévision avec webcam intégrée. On retrouve par ailleurs des thèmes d’actualité qui avaient marqué les esprits des survivants de la guerre, tels que la propagande, le lavage de cerveau, et bien sûr l’atteinte aux libertés.
Nous sommes en 1984, et Winston Smith vit sous l’œil bienveillant de « Big Brother ». Il travaille au ministère de la Vérité où il réécrit l’histoire en fonction des besoins du régime d’Océania. Sa haine envers le gouvernement grandissant, il décide de se rebeller tant que possible. C’est en prenant le risque de se faire dévoiler qu’il tâche de détruire le système dans lequel il vit. J’ai été tenue en haleine pendant tout le livre, espérant que Winston trouve une issue à sa vie désolante, craignant pour sa vie et ses pensées. Un véritable bijou que l’on peut lire et relire en découvrant à chaque fois de nouveaux détails suprenants.
« 1984 » a eu énormément de succès, à tel point que l’idée du « Big Brother » qui surveille chaque habitant a été repris par d’habiles producteurs anglo-saxons pour en faire une émission de téléréalité au même nom (l’équivalent en France étant le Loft Story). L’idée du roman a également été reprise par Radiohead dans leurs chansons « Karma Police » ou « 2+2=5 ». Enfin on pourrait presque faire le parallèle entre Harry Potter et Winston Smith (si si je vous assure !) qui possèdent tous les deux un nom de famille ordinaire et un prénom noble – dans un cas un prénom royal, dans l’autre celui de M. Churchill. Tous les deux se rebellent contre le système établi dans l’espoir de voir naître un monde meilleur.
Pourquoi lire 1984 ? Pour l’histoire captivante et effrayante d’un monde que nous avons évité de peu, pour la finesse avec laquelle Orwell a imaginé le futur, et surtout pour le plaisir de réfléchir à des thèmes politiques qui s’appliquent à nous à chaque instant. En effet, nous pourrions citer la reprise par l’état français de la télévision publique (propagande ?) ou encore le voyeurisme des émissions foisonnantes de télé-réalité (Star Ac’).
Si vous avez aimé « 1984 », alors vous aimerez peut-être « La ferme des animaux » du même auteur, « Le meilleur des mondes » d’Aldous Huxley, ou encore « Farenheit 451 » de Ray Bradbury. Rendez-vous à la bibliothèque ?...
A.D. – CC18 « La Faillite » - Mars & Avril 2009
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