mardi 25 janvier 2011

L’Europe, le nouvel Atlas ?

Cela fait maintenant plus de 10 ans que les économistes/devins nous prédisent la fin de l’hégémonie américaine. A l’heure d’aujourd’hui, les États-Unis restent la première puissance mondiale (et de loin), la première nation en terme de prix Nobel, de brevets déposés et d’entreprises crées.  Seulement voila, la crise financière qui agite cette fin d’année 2008 touche particulièrement les États-Unis, qui en sont d’ailleurs les premiers responsables. Or, ils sont les premiers acheteurs mondiaux en terme de marchandises et de services. Mais sans l'argent de la manne financière, leur dominance risque d’en prendre un sacré coup.

Qui va alors les remplacer et porter le poids de l’économie mondiale sur ses épaules ? Les regards se tournent évidemment sur l’Asie. La Chine et l’Inde représentent 1/3 de la population mondiale, ils restent sur une décennie de croissance et d'accroissement des richesses. Cependant, certains doutent de leur capacité à imposer leur modèle et à diriger le « monde libre ». Dans ces 2 pays, le contexte socio-économique y est encore trop précaire : droits de l’homme, stabilité de leur modèle, innovation culturelle, etc… Le Japon reste également une énigme. Cela fait maintenant plus de 25ans que le pays du soleil levant est scotché à la 2ème place. Malgré le respect qu'impose le peuple japonais, il apparaît difficile que ce pays montagneux aux ressources limités puisse un jour guider le monde.

Sur les autres continents, la situation est encore plus difficile. A l'heure actuelle, l'Afrique ne peut  prétendre à cette place. Sauf si les ressources les plus cruciales deviennent le soleil ou la corruption... On aurait alors de bien plus grands problèmes... Quand à l’Amérique du sud, le potentiel est énorme mais très mal utilisé : culture de la cocaïne, pas de plan d’urbanisme cohérent, anarchie financière, etc…

Le Moyen-Orient a également des attraits certains : des ressources énergétiques, une liquidité exceptionnelle et la volonté de faire de leurs déserts des complexes hôteliers de plus en plus luxueux. Cependant, ces ressources s’épuisent et il semble que les états arabes est pariés sur le mauvais cheval : la finance (Abou dhabi, Dubai et le Quatar possèdent énormément d'argent en outils financiers). L’emploi des liquidités reste donc le point névralgique de cette région. Géopolitiquement, le Moyen-Orient reste également très sensible. Les conflits armés, les organisations terroristes ou les différences de culture entres ses peuples ne permettent pas à faire de cette région une option viable pour conduire le changement.

Reste l’Europe, notre cher continent, qui par son histoire et ses indicateurs économiques représentent une nation à part entière. On parle souvent de l’Europe comme d’un vestige des économies modernes avec en fer de lance la France, le pays musée, ou l'Italie, le pays des ruines. Mais en réalité, l’Europe représente une somme de talents qu’il ne faut pas négliger. L’Europe, c’est d’abord une somme de connaissances : universités prestigieuses, entreprises leaders sur certains secteurs, richesses par habitant supérieur aux autres régions du monde. Évidemment, les disparités sont nombreuses. Mais ne pourrait-on pas en faire un avantage ? En  ré-industrialisant  l’Europe et en donnant à chacun des pôles de compétences, la répartition des taches et des richesses serait plus en adéquation avec les besoins de l’économie mondiale. Il est également nécessaire de miser sur l’innovation. La création d’une Silicon Valley à l’européenne semble ainsi nécessaire.

Le principal problème reste donc politique.  Tous ces pays ont des valeurs et des règles économiques différentes. Trouver un consensus entre un lituanien et un portugais reste un casse tête. De mon point de vue, l’Europe ne se construira si on continue à vouloir satisfaire tout le monde. L'Europe politique à donc besoin d’une vision nouvelle plutôt qu’une consolidation de toutes ses lois nationales. Les grands nations de ce monde ont eu besoin d’une révolution pour s’imposer : ouverture au commerce extérieur pour le Japon en 1870, élaboration de la constitution américaine sur le principe de la liberté, …

Aujourd’hui, la communication est telle que plus rien ne peut se faire en secret. Tout se sait, tout s’analyse, tout se détériore. Ce n’est donc plus le moment de converser sur l’utilité d’un changement et sur la nécessité de s’adapter. La parole doit maintenant être réservé à ceux qui réalisent des actes d’envergure. Espérons que les européens auront la force de s’unir réellement et d’être à l’origine des changement de notre temps.

F.B. – CC15 « L’Europe» - Septembre & Octobre 2008 

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