Ces personnalités qui sortent leurs pays de l’isolement et de l’oubli
L’Islande est un beau pays paraît-il. On peut y apprécier son calme, ses paysages authentiques, sa géothermie avec sources chaudes, geysers et volcans, etc... Bref, l’Islande est un pays si calme que bien souvent, on en entend peu parlé. Excepté, peut-être, lors d’éruptions volcaniques cataclysmiques ou de faillite totale de son système financier, mais bon, même cela n’arrive que rarement. Alors qu’est ce qui fait que l’Islande soit propulsé, de temps à autre, au devant de la scène mondiale?
On pourrait cité son parlement unicaméral, l’Althing (fondé en 930 après J.C), qui est le plus vieux parlement du monde, ou encore Vigdis Finnbogadóttir, qui fut la deuxième femme élue démocratiquement en tant que chef d’un état (la première en Europe). Mais on peut aussi trouver des personnalités islandaises qui ont influencé le monde avec un peu plus d’impact, qu’ils aient vécu autrefois ou qu’ils soient tout à fait contemporains. Voyons cela...
EricsonIl y a à peu près un millénaire, en 970 de notre ère, la terre d’Islande vit naitre Leif Ericson dont le nom resta gravé dans l’histoire du monde. En effet, le jeune Leif n’est autre que le digne fils d’Erik le Rouge, viking norvégien qui inventa le Groenland. Tout comme son père, Leif épouse sa destinée d’explorateur. Dans la vigueur de l’âge, il se rend en Norvège, d’où sa famille a été banni pour quelques histoires de meurtres, et se rend à la cour du roi (si je vous donnais le nom du roi, vous l’oublierai dans la minute donc je m’abstiens). Ce dernier, qui entreprenait la christianisation forcée de son royaume, convainc Ericson d’importer cette religion au Groenland. Ce qu’il fera (déjà à l’époque Ericson servait à communiquer sur longues distances, les suédois n’ont vraiment rien inventé!).
Cette mission accomplie, Leif se souvint avoir entendu le récit d’une navigateur (dont je tairai encore le nom car, non seulement vous l’oublierez dans la minute mais aussi parce qu’il est imprononçable) localisant une terre encore plus à l’ouest que le Groenland. Entre temps, il se marrie avec une femme, Thorgunna, dont il aura un fils, Thorkell Leifsson.
Affrétant un bateau avec trente-cinq membres d’équipage, Ericson décide de naviguer vers le nord ouest. En 1002, Il arrive en premier sur une étendue rocheuse désolée qu’il surnomme « Helluland », puis pousse vers une région plus boisée qu’il nomme « markland » (certainement la côte sud du Labrador). Finalement, il arrive au « Vinland » (correspondant à Terre-Neuve), territoire plutôt accueillant, et y installe un petit camp pour y passer l’hiver.
L’année suivante, après cette épopée, il revient au Groenland. Il essayera d’encourager d’autres expéditions mais reprenant le commandement de son père décédé, il n’aura plus l’occasion de vraiment voyager. Il s’éteint en 1025.
Leif Ericson aura été le premier européen à fouler le territoire américain, presque 500 avant Christophe Colomb. Et pour cela, cet islandais a inscrit son empreinte à jamais dans la longue saga des découvertes.
Björk
Née en 1965 à Reykjavik, la jeune Björk Gudmondsdottir s’initie très top à la musique. Elle vit dans une communauté hippie avec sa mère puis rentre dans une école de musique ou elle apprend piano et flûte. Fascinée par la musique et certains grands compositeurs, elle sort, en 1977, son premier album « Björk » alors qu’elle n’a que douze ans. Ce mélange de musique folklorique et de compositions personnelles obtient un succès dans toute l’Islande. Encore adolescente, elle participe à de nombreux groupes, souvent punk, dont le groupe Kulk qui, en 1983, lui permet de s’exporter au Royaume-Uni. En 1987, Kulk devient The Sugarcubes et Björk commence ses collaborations avec plusieurs autres artistes. Elle est aussi très influencée par le jazz. Entre temps, elle a un enfant, son fils Sindri, avec l’un des membres de son groupe, Por Eldon. En 1993, Björk décide de s’installer à londrès et d’entamer une carrière solo. Elle travaille à son album « Debut », avec notamment le producteur des Massive Attack et sort son titre phare Human Behaviour. Cette année là, au Brit Awards, elle est élue meilleure nouvelle artiste internationale féminine. Mais elle ne s’arrête pas là et continue sur sa lancée dans un rythme effréné. Elle sort l’album « Post » avec là célèbre reprise It’s Oh So Quiet, puis l’album « Telegram ». Elle enchaine alors les tournées.
En 1997, la police intercepte un colis piégé qui lui est destiné. Björk quitte alors Londres pour l’Espagne où elle enregistre « Homogenic ».
L’an 2000 est un tournant pour Björk car elle compose la musique du film de Lars Von Trier, Dancer in The Dark. Le réalisateur lui demande d’ailleurs de jouer le rôle principal, ce qu’elle accepte. Sa carrière d’actrice est lancée et ne démérite pas car elle obtient le prix d’interprétation féminine à Cannes.
En 2001, elle sort sont quatrième opus « Vespertine » ainsi qu’une livre de photos et de desseins.
En 2003, elle part s’installer à New York avec son artiste de compagnon, Matthew Barney, et donne naissance à sa deuxième fille, Isadora.
Ses albums suivants « Medulla », en 2004, « Drawing Restraint 9 », en 2005, et « Volta », en 2007, sont toujours aussi innovants que surprenants.
Björk est une artiste à part entière, s’exerçant dans plusieurs domaine, notamment dans la musique mais aussi dans le cinéma ou l’art graphique. Ses tonalité pop avant-gardistes, tintées de rock alternatif de Trip hop ou encore tirant sur le jazz, en font une artiste fascinante et inclassable. Elle a non seulement contribué à la scène musicale, alternative ou pas, des vingt dernières années mais elle a aussi permis à ce petit îlot baignant dans l’atlantique nord de rayonner culturellement. En attendant ses prochaines sonorités, Björk reste, à ce jour, l’emblème et l’ambassadrice de l’Islande.
J.S. – CC18 « La Faillite » – Mars & Avril 2009
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