mercredi 26 janvier 2011

Culture Confiture - L’Île de Pâques – Illustration humaine

Vers l’an 400, des explorateurs polynésiens lancés sur le Pacifique découvrent à l’est une île paradisiaque. Elle est couverte de forêts, de millions d’oiseaux et de rats comestibles. Des poissons et des dauphins grouillent dans les eux : les polynésiens s’installent.
An 800. La population atteint 20 000 habitants, les arbres se raréfient : on les coupe pour fabriquer, des maisons, des statues et des pirogues pour la pêche aux dauphins.
An 1200. Les oiseaux et les rats à leur tour se raréfient. On continue à couper les arbres. Pour hâler les statues de pierres géantes, il faut des milliers de rondins.
An 1400. L’île est chauve. Plus un arbre. Donc plus de pirogue, donc plus de pêche. L’érosion lamine les sols. La population diminue.
An 1500. Dans un suprême effort, les iliens élèvent la dernière statue. 700 monolithes gisent inachevés. On rôtit le dernier albatros sur le dernier buisson. Puis ils deviennent cannibales.
An 1722. Le navigateur hollandais Roggeveen découvre, le matin de Pâques, cette île. Il la baptise Ile de Pâques. C’est un caillou : pas un arbre, pas un oiseau. Des herbes folles, quelques poules. Et 2000 indigènes dépressifs. Ils n’ont plus de bois depuis longtemps et pèlent de froid. Impossible de construire une pirogue pour s’échapper.
Scotchés sur une île comme l’humanité sur la Terre.

H.W. – CC11 « Les Caprices» – Avril 2008

Source : « Culture Confiture », de Léon Mercadet

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