mardi 25 janvier 2011

SouDev - Le Cap

Bienvenue en Afrique du Sud réputé pour son folklore, ses safaris, sa population colorées (79,2% de Noirs, 9% de Blancs, 9,2% de Métis et 2,6% d’Asiatiques) et, en déplaise à certains, son vin.
Moins connu pour ses importantes ressources minières en platine (1er producteur mondial devant la Russie et le Canada), or (production et réserves les plus importantes au monde avant les Etats-Unis et l’Australie), diamant (5éme producteur mondiale après la Russie, le Botswana, l’Australie et la RDC) et charbon (5ème producteur mondiale après la Chine, les Etats-Unis, l’Inde et l’Australie). Je vous épargne son histoire pourtant intéressante entre la Compagnie Hollandaises des Indes Orientales en 1652, les huguenots français en 1688, les neuf guerres cafres avec les Britanniques (1779-1878), la guerre des Boers (1899-1902) et le non moins scandaleux apartheid (1948-1991). Je vous cite néanmoins sa fabuleuse devise nationale « L’unité dans la diversité » inscrit dans l’emblème (voir ci-joint). Son PIB représente le quart du PIB du continent africain et reflète bien sa place de 1ère puissance économique africaine. Cependant de nombreuses réformes politique initiées depuis 1994 n’ont pas eu les effets escomptés : la discrimination positive à amener des licenciement des départs à la retraite anticipé et provoqué la fuite des élites blanches du pays,  la réforme agraire de redistribution des surfaces cultivables aux noirs appartenant à 80% aux blancs à provoqué une baisse de productivité par faute d’aide technique et financière, la réquisition des actifs des secteurs miniers, bancaires, pétrolier à profité uniquement à une petite élite noire, la dépréciation du rand et l’inflation non maitrisé a obligé la banque centrale à augmenter ses taux d’intérêts.

2008 : l’année du bilan mitigé et d’une croissance minée par des coupures d’électricité causé par l’absence d’investissement publique provoquant la fermeture provisoire de nombreuses mines, une dégradation du réseau routier, des hôpitaux, des écoles publiques, des carences dans le système de santé publique, une augmentation sensible de  la pauvreté, du chômage, du sida, de la criminalité (hold up, meurtres, viols, cambriolage) et donc de la baisse flagrante de l’IDH provoquant une émigration importante, le tout ponctué par des émeutes anti-immigrés qui ranime le malaise ambiant et attise la dénonciation de l’incompétence, l’irresponsabilité et la corruption des dirigeants de l’ANC au pouvoir et trop démagogue.

Et pourtant ce pays aux 11 langues officielles avec une population de presque 50 millions comme la Corée du sud ou l’Italie est un concentré de richesse, d’espoir et de diversité culturelle, comme sa capitale historique et législative (parlementaire) : Le Cap. 3 millions d’habitants, 48% de métis, 31% de noirs, 19% de blancs, 47% de moins de 24 ans, 77% de chrétiens, 10% de musulmans (Malaisien), 20% de chômeurs, noirs ou métis pour la pluparts. Nous voyons bien que les fractures et inégalités sociales, les pollutions liées aux exploitations minières ne vont pas dans le même sens que cette image de préservation de la nature, de sa faune et de sa flore propulsée par ces safaris touristiques. Mais la grande question qui nous vient à l’esprit en se promenant dans cette splendide ville qu’est le Cap, entouré par cette diversité ethnique, est la place de l’éthique dans notre société.

Tant de cultures, de religions et de traditions diverses (voir les symboles religieux ci-joint) prônant des valeurs morales diverses dans la forme mais si commune dans le fond. C’est ce que la Fondation pour une Ethique Planétaire a voulu montré dans sa « déclaration pour une éthique mondiale » adoptée par des représentants des cultures spirituelles du monde entier (voir la carte des religions mondiales ci-jointe) dans l’espoir d’un ordre mondial meilleur et durable basé sur un consensus sur des valeurs universelles indispensables. En effet, toutes les cultures spirituelles sont basées sur le même principe moral général, la règle d’or qu’est l’éthique de réciprocité : tout être humain doit recevoir un traitement humain, une dignité inviolable et inaliénable : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. » ou exprimé positivement « Agis à l’égard des autres comme tu souhaites qu’on agisse à ton égard. ».

 En particulier quatre engagements irrévocables!

1.- L’engagement en faveur d’une culture de la non-violence et du respect de la vie

Tu ne tueras pas! Respecte la vie! Etre vraiment humain revient à se montrer plein d’égard pour les autres et prêt à les servir, tant dans la vie privée que dans la vie publique. Nous ne devrions jamais être irresponsables ou brutaux. Chaque peuple doit manifester de la tolérance, du respect, et même de l’estime pour les autres peuples. Les minorités ont droit à la protection et au soutien. La personne humaine est infiniment précieuse: elle doit être absolument protégée. Les animaux (dont l’espèce humaine) et les plantes, qui partagent ensemble cette planète, méritent protection, égards et sollicitude car ils sont tous aussi précieux les uns et les autres. L’exploitation effrénée des fondements naturels de la vie, la destruction sauvage de la biosphère sont des méfaits. Comme êtres humains, attentifs surtout aux générations à venir, nous portons une responsabilité particulière pour la planète Terre et la biosphère tout entière, air, eau et sol. Nous sommes tous ensemble tissés dans la trame de cette biosphère, en étroite dépendance réciproque. Chacun de nous dépend du bien-être de l’ensemble. Il s’ensuit que ce n’est pas la domination de l’être humain sur la nature, la faune et la flore qu’il faut promouvoir, mais plutôt sa communion avec la nature et la biosphère grâce à une nouvelle économie de la nature.

2.- L’engagement en faveur d’une culture de la solidarité et d’un ordre économique juste

Tu ne voleras pas! Agis avec droiture et honnêteté ! Etre vraiment humain se traduit donc comme suit: Nous devons mettre le pouvoir économique et politique au service de l’humanité au lieu d’en abuser dans une lutte sauvage pour la domination; nous devons cultiver le respect mutuel afin d’aboutir à un équilibre raisonnable des intérêts, au lieu du souci exclusif du pouvoir illimité et de la compétition acharnée; nous devons valoriser le sens de la mesure et de la modestie plutôt que la soif inassouvie de l’argent, du prestige et de la consommation.

3.- L’engagement en faveur d’une culture de la tolérance et d’une vie véridique

Tu ne mentiras pas! Parle et agis de bonne foi! Etre vraiment humain se traduit comme suit: Nous ne devons pas confondre la liberté avec l’arbitraire ou le pluralisme avec l’indifférence par rapport à la vérité; nous devons cultiver la vérité dans toutes nos relations au lieu de vivre dans la malhonnêteté, la ruse ou l’opportunisme; nous devons constamment chercher la vérité et la sincérité incorruptibles au lieu de répandre des demi-vérités idéologiques ou partisanes; nous devons avoir le courage de servir la vérité et rester constants et fiables au lieu d’accommoder nos vies de façon opportuniste.

4.- L’engagement en faveur d’une culture de l’égalité des droits et du partenariat entre les sexes

Tu n’auras pas de relations sexuelles illicites! Respectez-vous et aimez-vous les uns les autres! Être vraiment humain se traduit comme suit: Nous avons besoin de respect mutuel, de partenariat et de compréhension au lieu de la domination patriarcale ou de la relation dégradante, qui sont des manifestations de violence et provoquent souvent de la violence en retour; nous avons besoin d’attention mutuelle, de tolérance, d’une disposition à la réconciliation, d’amour au lieu de toutes les formes de désir de possession ou d’exploitation sexuelle. Notre Terre ne peut être transformée durablement à moins qu’intervienne un changement profond des consciences humaines, au plan des personnes comme de la société que ce soit au Cap ou dans le reste du monde.

C.P. – CC16 « Le Secret » - Novembre & Décembre 2008

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