mardi 25 janvier 2011

2 puissances, 4 types de secrets, 1 typologie complètement ascientifique

Tout secret a pour but de protéger quelqu’un. Le commérage n’est pas un contre-exemple, parce qu’on sort là du champ du secret. D’ailleurs, pour définir précisément ce qu’on entend par « secret », il s’agit d’un élément d’information où moins de 10% des personnes concernées sont au courant. C’est complètement arbitraire mais faut bien qu’on avance.
Comme on disait, dans secret il y a protection. Il y a d’un côté les secrets qui visent à se protéger soi-même, de l’autre ceux qui visent à protéger autrui. Ainsi lorsque quelqu’un a honte d’une erreur ou d’un vice qu’il a commis, ou lorsqu’un auteur écrit sous un pseudonyme afin que le succès n’envahisse pas sa vie personnelle, le secret protège l’individu qui le garde (classification niveau 1 : 0). Par contre, lorsque quelqu’un se confie à moi, nous sommes dans le second cas (classification niveau 1 : 1).

Ca se complique un peu lorsqu’on rajoute au modèle le sentiment qui motive le fait de vouloir garder le secret. Afin de préserver le modèle « 2 puissance n », on restera binaire en parlant de sentiments « négatifs » et de sentiments « positifs ». Ainsi, la honte, la peur, l’échec, le mépris, et la malice, entre autres, sont probablement les moteurs négatifs que l’on retrouve le plus souvent. On peut ainsi avoir honte pour soi et garder cela secret (classification niveau 2 : 00), ou alors garder un secret pour quelqu’un qui a honte et qui se confie à nous (classification niveau 2 : 10). De même, on peut combiner les motivations positives, principalement l’humilité, la confidentialité, la considération envers ceux qui sont plus malheureux, avec les deux types de secrets identifiés précédemment. Ainsi on n’étale pas son
bonheur d’avoir obtenu une promotion devant quelqu’un qui vient de perdre son travail afin de protéger ses sentiments (classification niveau 2 : 11), et on garde parfois le succès pour soi par sagesse, pour se protéger de la vanité (classification niveau 2 : 01).
Pour descendre encore d’un niveau, il arrive que la manipulation soit la raison principale du secret. On parle bien de manipulation au sens large, et pas forcément de manipulation négative, sinon cette variable serait incluse dans la variable précédente. Il existe effectivement une « manipulation positive », par exemple dans Good Bye Lenin, en RDA, lorsque les enfants de la militante communiste qui sort du coma quelques mois après la chute du Mur décident de lui éviter un nouveau choc psychologique en simulant autour d’elle un monde où le bloc de l’est se porte toujours à merveille. Ainsi il y a les secrets où l’on manipule quelqu’un, et ceux où ce n’est pas le cas. L’exemple de Good Bye Lenin est un cas de manipulation visant à protéger autrui par amour (classification niveau 3 : 011), alors que le secret médical ne manipule le comportement de personne mais protège le patient par respect de la confidentialité (classification niveau 3 : 110). On ne va pas s’amuser à trouver six autres exemples pour vérifier qu’il y a bien 8 possibilités, mais ça peut être marrant quand on n’a rien à faire dans le métro.
La dernière dimension dont on pourrait parler, mais surement pas la dernière existante, est la distinction entre les secrets qu’on a plutôt envie de partager, et ceux qu’on veut garder pour soi. Comme pour toutes les autres variables, celle-ci n’est pas vraiment binaire : il y a beaucoup de degrés entre les deux extrêmes. Mais on est toujours forcément d’un côté, même si c’est à 50,00000001%. Ainsi, quand on a envie de partager le secret à plus de 50%, on a une variable de niveau 4 égale à 1. Quand on a envie de le garder à moins de 50%, c’est 0. Bref. Les situations où l’on cherche à se confier tout en limitant l’information à un groupe restreint, sont des cas 1, et leur classification niveau 4 est 1101. Celles où un élève qui vient d’avoir un 20 en maths a envie de le dire à tout le monde mais ne le fait pas parce que tout les autres ont eu 0 et il a peur de se faire tabasser à la récré, encore plus clairement un cas 1 (classification : 1001). Sinon on peut imaginer un tas d’exemples du cas 0 pour la variable 4, on en a déjà donnés quelques-uns.
C.F. – CC16 « Le Secret » - Novembre & Décembre 2008

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