mercredi 26 janvier 2011

Les Caprices Des Dieux

L’inconvénient avec un titre pareil, c’est qu’on va avoir sur le dos à la fois les athées militants et les croyants monothéistes nous expliquer que « les dieux » n’ont jamais existé, sans compter les amateurs de camembert qui jugeront l’appellation de cet article non contrôlé (NDLR : car il s’agit de Caprice (au singulier) des Dieux dans le texte officiel). Et sans parler de ceux qui ne comprennent pas ce que vient faire la cette introduction.
Je sais bien, bougre d’imbéciles, mais en même temps je suis payé à la ligne, et il me reste une page entière à remplir. En plus je n’ai pas le temps avec vos arguties (il est huit heures du matin, et j’ai rendez vous à huit heures moins le quart).


Trêve de bavardage : l’objet de cet article est de présenter quelques bizarreries de la Nature, quelques phénomènes surprenants, déroutants, étonnants. Trêve de synonymes : les bras vous en tomberont. (n’oubliez pas de les reprendre après).


Sommes-nous réellement des Homo Sapiens ?

Question saugrenue, dites vous tous en cœur. Bien évidemment.
J’entends déjà les plaisanteries ratées et de mauvais goût, selon lesquelles les frères Bogdanov seraient davantage des Homo Zygotes, l’auteur de ces lignes un Homo Micro et quelques membres de Culture Cube des Homo tout courts. Mais le propos ici est vraiment sérieux : nous ne sommes pas, ou pas seulement, des Homo Sapiens.
Car sans les milliers de bactéries qui peuplent notre système digestif, nous ne pourrions pas survivre. Car qui va digérer la nourriture à votre place ? Encore lorsque vous fûtes plus jeunes, votre mère pouvait commencer le travail, en découpant un repas en petits morceaux. Oui mais voilà, il faut aller beaucoup plus loin dans la mise en confetti du plat, car celui-ci rejoint pour l’essentiel votre sang (une fois que les éléments trop indigestes sont stockés dans le rectum). On voit mal des bouts de ravioli circuler dans vos veines, et si ce n’est pas le cas, c’est grâce à ces millions de petites bactéries, hâtivement qualifiées de microbes par le lobby prophylactique, qui décompose tout ce que vous ingurgitez (plat, boissons, et …autres – non XXX (case à louer) je ne pense pas à toi, ne me regarde pas comme ca s’il te plaît) en molécules simples, vitamines, minéraux, acides aminés et protéines, qui pourront circuler dans votre système sanguin.
Résumons : mon ADN, votre ADN, celui de votre grand-mère, c’est celui d’un Homo Sapiens ET des bactéries qui nous habitent. Nous sommes des organismes plurigénomiques, à la fois homme et bactérie. Ca ne vous aidera sûrement pas à ressortir de boîte avec un mannequin suédois au bras (hors mannequin de supermarché) mais c’est quand même intéressant à savoir : la prochaine fois que vous croiserez une bactérie, vous ne la regarderez plus de haut.

Quelles espèces animales possèdent d’animaux domestiques ?

Question saugrenue, bêlez vous tous en cœur.
Seuls les Homo Sapiens (et leurs bactéries) à notre connaissance en possèdent. On n’a jamais vu une vache traire une brebis.
Eh bien, chez lecteurs, il va nous falloir tomber de haut. Car un être insignifiant, sale et recouvert de fongicide nous grille la politesse : la fourmi.
Non seulement cette garce de fourmi, ancêtre des électeurs nantis, égoïstes et néo-libéraux de Nicolas Sarkozy a manqué à tout devoir de solidarité en ne fournissant pas de contribution sociale pour aider la pauvre petite cigale en situation de précarité. Mais en plus, depuis bien plus longtemps que nous, des fourmis disposent d’animaux domestiques, en la personne des pucerons. Recueillis par des fourmis, ces derniers leurs fournissent un miellat fort savoureux, en échange de quoi l’animal intègre la colonie de fourmi, y réalise nombre de menus travaux contre un salaire de misère, comme tout immigré qui se respecte. Ainsi, le puceron est à la fois animal de compagnie et source de nourriture. Seul le chien, en Corée du Sud, constitue un équivalent pour les humains. Les pucerons vont même jusqu’à aider les fourmis à nettoyer le sol, n’est ce pas là la marque d’un véritable…domestique ?
L’histoire ne dit pas cependant si la fourmi reine se fait astiquer les antennes par leurs soubrettes microscopiques.

Quel fut le plus grand génocide de l’histoire ?

« C’est nous ! » brâmez vous tous en cœur. Nous, les arméniens, nous les nègres, nous les Hereros, nous les circoncis. Et nous les Indiens d’Amérique ? On nous oublie tout le temps en nous rejetant dans la nuit de l’histoire, pourtant on a mis des peaux rouges pour bien qu’on nous voie la nuit. Et nous les Aborigènes ? Vous nous avez parqués dans des parcs naturels loin de notre habitat et décimés à coups d’épidémies, mais cela vous retournera dans la figure, comme un boomerang. Et nous les Vendéens ? Notre sang a irrigué le sol sur lequel la République Française s’est plantée, et tout le monde s’en balance de cette injustice. Et nous les Niac..les chinois ? Notre propre chef bien aimé, l’idole de vos grands parents Mao Zedong ne nous a-t-il pas assassinés de manière dans de Grandes Largeurs, de façon tout à fait débridée ?

Eh bien vous n’y êtes pas du tout. Vous avez tous tout fait faux. Le plus grand génocide de l’histoire a été commis vraisemblablement il y a une quarantaine de millénaires, lorsque les Homo Sapiens (et leurs bactéries), tendance Cro Magnon, ont éradiqué les Néandertaux (un quintal, des quintaux ; un Néandertal, des Néandertaux). Epidémies, massacres à coup de massue, éviction des habitats naturels : on ne sait pas exactement comment on a fait mais on  a bien géré puisque on les a tués jusqu’au dernier. Plus un seul survivant : ca c’est du génocide ! Mieux que les Turcs, les Boches (qui n’ont pas fait tant du travail de pro que ca), les colonialistes d’Amérique et d’Océanie, les esclavagistes d’Afrique et les contre révolutionnaires français. Car ils ont tous laissé des survivants : sinon on ne se souviendrait tout simplement pas de ces massacres.

Et dire que nous, avec nos armes nucléaires et tout notre arsenal, nous sommes incapables de faire aussi bien que ces rustres préhistoriques d’il y a 40 000 ans…il est où le progrès ?

S.D. – CC11 « Les Caprices» –  Avril 2008

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