mardi 25 janvier 2011

Les Basques, le plus ancien peuple du monde

Le peuple basque a des caractéristiques linguistiques, génétiques, et culturelles le distinguant des autres peuples. Les Basques constituent une population d'origine non indo-européenne. Quelques auteurs croient que la langue Basque fournit l'évidence pour une origine de l'âge de pierre : les mots couteau et hache viennent de la racine du mot pierre, suggérant que la langue se soit développée quand des couteaux et les haches ont été créés à partir de pierres plutôt que du bronze ou du fer. L’euskara (le basque) est une des langues les plus anciennes d'Europe ; aucune autre langue ne fait partie de sa famille.
L’histoire du Pays Basque est la perpétuation d'un groupe petit et homogène, malgré des millénaires de vagues de migrations de peuples technologiquement supérieurs (Celtes, Romains, Germains, Arabes, Français), en partie dû à son isolement dans les profondes vallées pyrénéennes. Fast forward : au XIXe siècle, l’Amérique Latine est l’eldorado des européens, y compris les Basques. Aujourd'hui on estime à 15 millions de personnes ayant une ascendance directe avec les Basques après 5 siècles d’émigration vers l'Amérique (ex. Simón Bolívar et Che Guevara). La majorité d'entre eux s'est assimilée aux sociétés qui les ont accueillis et ont coupé leurs liens avec le Pays basque.
L'évolution de la population a d’ailleurs fortement changé la donne politique, démographique et linguistique du Pays basque. Au milieu du XIXe siècle, le territoire s’industrialise avant le reste de l’Espagne, les chantiers navals et les industries métallurgiques doivent faire appel à la main d’œuvre espagnole. C’est la première fois que des immigrés viennent s’installer durablement sur le territoire. Vivant des conditions de travail difficiles dans les bidonvilles nouvellement créées, ils étaient discriminés et appelés péjorativement les Maketos. Un clivage rural nationaliste conservateur basque confronta celui d’une industrialisation urbaine socialiste espagnole.
D'où une réaction nationaliste à la "fin du monde basque". 1876 est l'année de la suppression, par le Parlement espagnol, des lois et libertés des provinces basques. L’hispanisme continue de grandir sous Franco. Le régime introduit des lois sévères à l'encontre de la diversité culturelle en Espagne. Le Pays Basque ne fait pas exception, et l'euskara tout simplement interdit.
Après Franco, la tendance s’inverse : une nouvelle loi stipule que toute personne ayant établi sa résidence administrative dans la région jouira de la qualité de Basque. Cette redéfinition sera à l’origine de l’intégration des populations immigrantes dans la Communauté Autonome Basque : aujourd’hui 38 % des fils d’immigrants espagnols se disent basques d’abord. De plus, la société civile apprend à vivre ensemble et s’éloigne des deux extrêmes que sont les pro-Madrid et les pro-ETA. En 2006, un accord entre les nationalistes basques démocrates et les socialistes permit une autonomie partielle: parlement et gouvernement basques, système éducatif basque, police autonome, autonomie fiscale et économique...Les nouvelles institutions s’attaquent à un gros travail de reconversion économique après l'écroulement des piliers traditionnels de l'économie (métallurgie et chantiers navals). Au début du XXI° siècle, cette reconversion vers une économie compétitive fondée sur la haute valeur ajoutée, est en passe de réussir.

Qu’est ce qu’un celte ?
Les ancêtres des Celtes furent parmi les premiers Indo-Européens à avoir remonté le Danube et peuplé la région alpine. Ces peuplades préhistoriques occupèrent durablement toute la partie occidentale de l'Europe. Mais qu’est ce qui pouvait unir un domaine aussi décentralisé sur le plan politique, religieux, économique et linguistique ?
A partir du VIIIe siècle av. JC, les Celtes sont les meilleurs du continent dans la maitrise de la métallurgie du fer, ce qui déclenche leur expansion géographique et bouleverse la civilisation. Au milieu du Ve siècle av. JC leur domaine  s’étendait sur les territoires actuels de l'Espagne, le Portugal, la France, la Suisse, le nord de l'Italie, l'Allemagne, l'Autriche, la Grande-Bretagne et l’Irlande. Ils Celtes sont à Rome en -390. Vers -350 ils envahissent la future Bulgarie, la Thessalie, Athènes. Ils pillent Delphes et fondent Belgrade : une ambassade celte rencontre Alexandre le Grand sur les rives du Danube.
Les Celtes disposaient d'un panthéon au moins aussi développé que celui des Grecs et des Romains, mais qui était très hétérogène à travers l’immense domaine celtique. Le clergé druidique avait en charge la célébration des cérémonies sacrées et des rites cultuels. Seul le druide avait le droit de pratiquer les sacrifices, parfois humains, mais plus généralement d'animaux ou symboliques. C'est d'ailleurs la pratique des sacrifices humains qui servit de prétexte à l'interdiction des druides sous l'Empereur Tibère (ou Claude pour certains historiens). Le druide était le personnage prédominant de la société celtique, à la fois ministre du culte, philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse, historien, juriste et aussi conseiller militaire du roi et de la classe guerrière.
Le clan ou la tribu, est la cellule politique de base qui regroupe toute la hiérarchie sociale, du chef, ou roi, jusqu'aux esclaves et biens communs. Le clan était un tout et pouvait tout régler de lui-même. Donc, si en apparence les Celtes n'avaient pas d'unité politique, c'est qu'ils n'avaient jamais eu de besoin d'unification au-delà du clan. Leur conception de l'État est à l'opposé de celle des Romains, pour qui un État presque totalitaire était ce à quoi toute activité était dédiée. Il n’y a donc pas d’empire celtique, mais des fédérations de peuples, des jeux de « clientèles », et des cités puissantes : les Arvernes, les Éduens et les Séquanes dominent clairement la « Gaule chevelue » à la veille de la conquête romaine.
Le IIe siècle av. JC est le début de la fin : les Celtes sont soumis sur le continent à la pression conjuguée des Germains à l'est et des Romains au sud. Après la défaite à Alésia du chef de la coalition gauloise, Vercingétorix, la Gaule est entièrement occupée. Au Ier siècle de notre ère, l'île de Bretagne est conquise à son tour : dès lors, la civilisation celtique ne survit plus qu'en Irlande, et dans le nord de l'Écosse. Les populations bretonnes, dont une partie au moins avait conservé l'usage de la langue celtique, et irlandaises se christianisent après le IIIe (le Ve pour l'Irlande) et évoluent pour donner naissance aux irlandais, écossais, bretons, et gallois.

Les Slaves, la moitié de l’Europe
Les slaves sont le peuple le plus nombreux d'Europe devant les Latins et les Germains : ils représentent 270 millions d'européens. Le nom de Slaves est mentionné pour la première fois en 500 après J.-C. : il désigne des peuples indo-Européens du Nord, voisins des Baltes et des Germains sur le plan ethnolinguistique. Le berceau des Protoslaves à la fin de l’Antiquité pourrait se situer dans des régions de plaine situées en Ukraine occidentale et en Pologne orientale.
Aux VIe et VIIe siècles, une partie des Slaves migre vers l’ouest jusqu’à l’Elbe et au sud jusqu’aux Carpates et au Danube, à la place des Germains qui s’étaient déplacés vers l’Empire romain d’Occident. Après le règne de Justinien, entre 586 et 610, les Slaves du Danube, alliés aux Avars arrivés en 567, font irruption au sud du fleuve, atteignant l’Empire romain d'Orient. Ils pénètrent dans les Balkans et atteignent l’Adriatique, d’où l’identité slave de la future Yougoslavie. Les raisons du mouvement des Slaves vers l’ouest et le sud sont les mêmes que celles des migrations des Mongols : le refroidissement climatique marqué du IIIe au VIIe siècle, qui a provoqué toutes les « migrations barbares » depuis les confins de l’Asie et du nord de l’Europe, frappés par la famine.
Á l’origine répartis en de nombreuses tribus de taille modeste, les Slaves n'avaient pas encore d'organisation politique ou militaire à grande échelle. L’unité de base était probablement la famille, et au-delà de celle-ci, le regroupement en communautés villageoises agro-pastorales. La formation des premiers Etats slaves est étroitement liée aux contacts avec les peuples voisins: ils se trouvent en rapport de rivalité ou d'échanges avec les empires germanique et byzantin. Au Xe siècle, suite aux premières vagues d’invasions "barbares", le « domaine slave » atteint son extension maximale vers l’ouest. La pression des peuples germaniques au nord et à l’ouest, et celle des peuples des steppes à l’est et au sud semble avoir mis un terme à l’expansion des Slaves et les avoir fixés dans l’espace.
Initiée à la fois depuis Byzance au sud, et depuis Rome à l’ouest, l’évangélisation des Slaves s’étend également du début du IXe siècle jusque vers la fin du XIe siècle. L’action des frères Cyrille et Méthode – les premiers ayant achevé d’apporter aux Slaves une écriture dérivée du grec : l’alphabet cyrillique – fut celle qui eut le plus de conséquences. Dès lors, les Slaves de l’ouest et une partie des Slaves du sud (les Croates, les Slovènes et les Dalmates), qui avaient embrassé la religion chrétienne catholique définie par Rome, eurent un destin politique distinct des autres Slaves (de l’est ou du sud) qui avaient embrassé le christianisme de rite grec, dit "orthodoxe", défini par les 4 autres patriarches (Jérusalem, Constantinople, Antioche et Alexandrie, bientôt rejoints par Moscou).
C.F. – CC15 « L’Europe» - Septembre & Octobre 2008

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