Messieurs, cet article se conjugue, pour votre plus grand plaisir, également au masculin…
Anciennement appelé le Fuck-Buddy, nouvellement baptise l’ami moderne de l’autre cote de l’Atlantique, le fuck ou sex-friend se situe, vous l’aurez compris, entre l’ami et le petit ami.
Qui est-t-il ? La plupart du temps, un ex avec qui les habitudes sous la couette sont difficiles a rompre ou très souvent un ami/copain envers qui nous avons de l’attirance mais avec qui envisager une relation est impossible, voire un mixe des deux.
Son intérêt ? Pimenter sa vie sexuelle, (en avoir une ?), faire plaisir à son ego en se sentant désirable, répondre a l’envie de ne pas dormir seule.
A quelle fréquence ? Ah, ah ! Cela dépend de votre appétit ! Et bien sur de l’emploi du temps des deux parties. Pour les célibataires, une fois par semaine est une bonne moyenne.
Quel début ? Des « dérapages » fréquents avec votre ancien petit ami, qui se finissent en « relation extra « régulière. Ou suite a une soirée arrosée avec votre ami de toujours, vous êtes sur le canapé, la discussion devient orientée, puis complètement ambigüe et la… patatra, a peine le temps de dire ouf, et vous êtes nue dans son lit. Dans la plupart des cas, vous êtes hilares et avez l’hypocrisie de vous demander comment vous en êtes arrives la… Puis souvent, jouant la carte de l’amitié, vous vous permettez les questions les plus critiques en vous cachant presque sous la couette craignant le pire : « Non mais dis moi vraiment, sur une échelle de 1 a 10, tu me mets ou ? », « Comment tu me trouves physiquement ? ». Les vrais amis sauront surévaluer la précédente performance, parce que justement, avant tout, vous êtes amis.
Quand délivre-t-on la palme du sex-friend au friend ? A partir du 3° rendez vous, la première fois n’étant (normalement) pas préméditée, la deuxième juste une vérification et très peu souvent amenée comme telle.
La prise de contact ? Une fois le troisième rendez vous pris, vous savez à quoi vous attendre. « La demande » peut être déguisée pour les plus timides « Est ce que tu peux passez chez moi, j’ai un problème avec ma Live Box ? ». Pour les plus clairvoyants (ou les habitues), deux mots suffisent : « Jeudi soir ? ».
Où ? Bizarrement, vous qui étiez les premiers à courir les tout derniers restaus parisiens, vous ne vous retrouvez plus que chez l’un ou chez l’autre et prétextez beaucoup de coups de blues pour vous retrouver a l’écart de votre bande de potes.
Comment ? Rares sont les amis modernes qui se sautent dessus, ça serait louche, ces soirées commencent généralement par un apéro, puis deux…
Un Contrat consensuel ? La plupart du temps, cette complicité couettesque est secrète. En parler a un(e) ou deux ami(e)s est permis, mais pas plus, le but de la manœuvre étant, rappelons le, d’être libre et de ne pas s’embêter avec les jugements de votre entourage.
Un conseil les filles, ne pas en parler a vos autres amis, histoire de ne pas vous retrouver dans des situations nouvelles bizarrement ambigües avec eux avec à la clé de basses réflexions du type « Pourquoi lui et pas moi ? ». Votre ego pourrait en prendre un coup, ainsi que votre carnet d’adresse. Ne pas oublier qu’un ami moderne est un choix délibère qui ne concerne que vous.
Etre le plus neutre possible, face à l’extérieur : Ne pas s’embrasser dans la rue, attendre que les lumières s’éteignent au cinéma etc… Et à l’intérieur : Garder ses distances, ne pas se montrer trop démonstrative, trop tendre, vous risqueriez de mettre un paquet de questions entre vous.
Si la relation n’est pas régulière, ne pas s’outrer du fait que le prochain rendez vous ne soit pas fixe, et parfois se contenter d’un « à bientôt ». Rappelons-le, cette relation est basée sur la spontanéité.
Quelle légitimité ? Celle que vous lui donnez.
Combien d’amis modernes ? Autant que vous voulez, ou surtout pouvez ;-) au risque de s’embarrasser de parasites. Un vrai Fuck-friend est difficile a trouver, je pense même que nous ne sommes pas égales face a ce phénomène, pour certaines cela ne sera jamais bien vécu. Un ou deux semble raisonnable. Le top étant une exclusivité réciproque (bien que cela empiète un peu sur la notion de liberté).
Rupture du contrat ? La plus directe, assez rare tout de même : L’Apres de la première nuit mal gère par un des deux, voire par les deux parfois (c’est ca les amis !), La deux solutions :
1) Votre amitié est assez forte pour prendre cette histoire au deuxième degré, et cela restera votre private-joke préférée.
2) Vous finissez la journée en larmes, seule, ayant le sentiment d’avoir perdu un ami, qui en a une petite certes, mais un ami quand même !
En partant du principe que sous la couette tout se passe à merveille, (je ne veux pas rentrer dans les détails scabreux des désillusions) une des clauses les plus énoncées est celle de la non compatibilité d’appétit et/ou d’agenda. Spontanéité ! Spontanéité ! Si votre partenaire ne répond pas à vos attentes en terme de fréquence et si vous commencez à vous prendre la tète avec vos palm, fuyez ! Nous ne sommes pas la pour nous compliquer la vie.
Les fins les plus « banales » sont une fatigue, uni ou bi partite ou encore la rencontre d’un vrai Boy-friend, qui ne vous donne absolument pas envie (pour le moment) de retourner voir votre ami moderne Robert. Dans la plupart des cas, on perd malheureusement contact car cette personne nous rappelle d’une part, en bonne ingrate, notre période si douloureuse de célibat, et d’autre part, peut être avec un peu de recul, une relation pas si bien assumée.
Dommages Collatéraux : Le plus gros risque n’est finalement pas dans le « Juste Apres », mais dans les rebondissements qui suivent dans 90% des cas.
Voici le plus grand dilemme : Autant la frontière avec l’amitié est « palpable » (sans faire de jeu de mot) autant celle avec l’amour est très mince. C’est la que le bas blesse.
Comment être sure d’être sur la même longueur d’onde a moyen et long terme, comment ne faire souffrir personne ? A « jouer aux amoureux » on peut parfois se bruler les ailes.
Pensons d’abord à ces ex couples qui se disent cap’ de se revoir juste pour « ca ». Certes cela peut être une façon de retarder le moment ou le fil sera coupe, mais peut on affirmer que cette méthode soit digeste pour les deux ? N’espère-t-on pas ou ne faisons nous pas espérer quelque chose qui n’a aucune chance d’arriver ? Ou surtout de revenir ?
Puis pensons a ces amis, peut on dire que dans la plupart des cas ils évoluent aux même rythme en se répétant les 10 règles du bon fuck-friend a chaque fois qu’ils se quittent sur le pas de la porte? La plus douloureuse rupture entre amis modernes est justement lorsqu’un des deux commence à vivre son amour en solo via ces rendez vous nocturnes.
Même sans parler de sentiments amoureux, n’est-ce pas humain de se projeter et d’envisager au moins une seconde une vraie histoire ? Notre comportement sous la couette en dit tellement long. Arrive à ce stade que faire ? Abandonner en s’avouant a soi même qu’il y rupture de contrat, ou se laisser porter a ses risques et périls et dans le meilleur des cas, par la suite, arriver a une modification des termes du contrat ? Les amis modernes : Néo-période d’essai faute de volonté d’engagement ?
C.J. – CC2 « Le Jeu» – Juillet 2007
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