mardi 1 février 2011

Culture Confiture - Le bikini

En juillet 1946, l’ingénieur français Louis Réard doit présenter son invention, un produit révolutionnaire, mais ne sait pas quel nom lui donner.
Ce nouveau produit, c’est un maillot de plage en deux pièces, avec de la chair visible entre la culotte et le soutien-gorge. Le 1er juillet, à quatre jours du défilé, Louis Réard apprend que les Américains ont fait exploser une bombe atomique surpuissante sur l’atoll de Bikini, dans l’océan Pacifique. La bombe A de Bikini a un écho énorme et immédiat : Réard s’en inspire donc.
Le nom trouvé, ses soucis ne s’arrêtent pas pour autant là puisqu’aucun mannequin n’accepte de porter ces petits bouts de tissus pour son défilé. Réard engage donc une danseuse nue du Casino de Paris, Micheline Bernardini : les réactions ne se font pas attendre !
Le triomphe du bikini, image symbole des années 1950 et 1960, de leur énorme optimisme, fut long et difficile. Les pays catholiques l’interdirent, comme l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Même Hollywood le censura à l’écran, le concours Miss Monde n’en voulut pas non plus ! En 1957, le magazine Modern Girl écrivait : « Inutile de perdre son temps avec le bikini, jamais une fille décente ne portera un truc pareil ! ».


La naissance de Vénus, par Boticelli

Mais les digues morales cédèrent. Avec Brigitte Bardot en 1957 dans Et Dieu créa la femme, avec le chanteur de pop Bob Iland qui chanta en 1960 la célèbre « Itsy Bitsy Teenie Weenie Yellow Polka Dot Bikini », puis la série Beach Party, où se dépêtraient en maillots de bain Frankie Avalon et Annette Funicello, le bikini fut enfin accepté.
Et pour couronner l’entrée dans les mœurs du bikini, le styliste Rudi Gernreich lança en 1964 le « monokini », concept et abus linguistique, et créa un nouveau scandale !
Le plus stupéfiant, c’est que l’atoll de Bikini, largement atomisé dans les années 1950, est aujourd’hui repeuplé et constitue un site touristique remarquable pour ses plages et ses fonds sous-marins…

HW – CC3 « Les Vacances» – Août 2007

Source : « Culture Confiture », de Léon Mercadet

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