Comme disait Jules Renard : « On entre dans un livre comme dans un wagon, avec des coups d’œil en arrière, des hésitations, l’ennui de changer de lieu et d’idée. Quel sera le voyage ? Quel sera le livre ? »
Voici donc pour vous, des idées de livres à parcourir pendant l’été.
Sans Pays, d'Alain Absire
[Edition Fayard, 254Pages, 18€]
C’est l’histoire de Roséna, née à Haiti, qui obtient un visa et débarque à Paris. Quittant très vite sa famille d’accueil, elle souhaite s’inscrire à l’université mais doit pour cela se procurer de l’argent et un contrat de travail. Elle enchaîne les postes dégradants. Quand elle se retrouve sans emploi ni toit, Souleymane, un ancien collègue ivoirien, lui trouve une place da,s l’insalubre cité universitaire de Cachan, en banlieue parisienne. Entre quêtes d’argent, amour, amitié et désillusions, la jeune femme déchante… Inspiré des faits de l’été 2006 (squats du gymnase de Cachan), et les témoignages des clandestins, ce roman dévoile l’envers du décor et tout ce que les caméras de télévision ne filment pas.
La culture, c’est aussi comprendre comment vivent, ou plutôt, survivent, nos voisins.
La petite piscine au fond de l’aquarium, de Jean-Noël Blanc
[Edition Joelle Losfed, 248pages, 18,50€]
Les restructurations économiques vues avec le sourire, même s’il est parfois grinçant. Le narrateur est directeur des achats d’un grand groupe qui se préoccupe de sa réorganisatin. Une situation difficile, mais narrée avec humour, entre tendresse et amertume.
Pour comprendre ce qui nous attend…
Les coulisses de Paris, de Dominique Lesbros et Sylvain Ageorges
[Edition Parigrammes, 223 pages, 19€]
On ne voit guère d’une ville que sa surface. Et pourtant, des machineries complexes et invisibles sont à l’œuvre pour la faire fonctionner. Circuits de téléphonie, égouts, chauffage n’auront plus de secrets pour vous. Mais vous découvrirez aussi le parcours d’un wagon dans les sous-sols de la BNF ou ce qui se passe sous la Tour Eiffel.
Un manuel pour comprendre comment le confort arrive à nous.
Adios Schéhérazade, de Donald Westlake
[Edition Rovages Noir, 6,95€]
Pour survivre, Edward Topliss écrit des romans pornographiques. A la chaîne. Quinze pages quotidiennes. Mais vient un jour où son inspiration commence à se tarir. En panne de fantasmes, ses écrits prennent bientôt la forme d’un règlement de comptes entre lui et sa pathétique existence. Un classique réédité.
Distraction pure – réflexion parallèle sur nos existences.
Boys, boys, boys, de Joy Sorman
[Edition Folio Gallimard, 128 pages, 4,6€]
« Quand il m’a quitté pour une autre, vous étiez toutes là pour me dire combien il ne me méritait pas ; quand j’ai échoué à mes examens, vous étiez toutes là pour me dire qu’un concours, c’est aléatoire ; quand j’ai négligé de m’inscrire sur les listes électorales, vous étiez toutes là pour me dire qu’il n’y avait plus de différence entre la droite et la gauche (…) Vous n’avez jamais voulu me faire de peine, vous m’avez protégée parce que c’est le boulot des copines. Maintenant, je veux qu’on me pète la gueule ».
Pour comprendre la gente féminine actuelle (dans la mesure du possible…).
H.W. – CC3 « Les Vacances» – Août 2007
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