mercredi 2 février 2011

Le match - Vice versus Vertu

La liste des 7 péchés capitaux a été établie par Saint Thomas d’Aquin au XIIIème siècle. Il précisa toutefois que certains d'entre eux n’étaient pas à proprement parler des péchés, mais plutôt des vices. Pour compléter les propos de Thomas D’Aquin, l’église catholique proposa également une liste de 7 vertus. En inspectant cette liste, la distinction entre le vice et la vertu n’est pas toujours évidente.
Petit tour d’horizon.

Gourmandise versus Modération

Concernant ce péché, une idée ancrée dans la pensée commune doit être justifié. Quand Thomas d’Aquin propose la gourmandise comme péché capital, il ne pense pas seulement à la nourriture mais bien aux excès de consommation de tout individus!
Evidemment, la multiplication des cas d’obésité, de drogués en échec scolaire ou bien de mère de famille jouant toutes leurs économies au loto pousse à croire qu’il a raison ; la modération semble donc la réponse aux malheurs du monde.
Mais la vie sourie également aux audacieux, à ceux qui repousse leurs limites et qui savent s’employer sans retenue. Le juste milieu est donc bien dur à trouver.

Avarice versus Générosité

A mon sens, le seul couple Vice/Vertu qui se justifie entièrement. L’avarice est un vice, sûrement le plus dangereux de tous. Car être avare, c’est être seul. Seul dans un monde ou l’on possède des biens incommensurables mais où la joie d’en profiter ne peut être que réduite. Au contraire, être généreux, c’est se rapprocher du monde, se faire connaître en rendant les gens heureux.

Paresse versus Ardeur

Bien connu des étudiants, la paresse reste un fléau pour de nombreux individus. Attention toutefois à ne pas confondre paresse et remise à plus tard : l’une est condamnable l’autre acceptable.
De son coté, l’ardeur s’avère une formidable qualité si elle est bien maîtrisée. Le risque à éviter est de ne pas se bloquer dans un état de transe, où l’on est incompris par les autres.

Orgueil versus Humilité

On s’accorde souvent pour dire que l’orgueil est un vilain défaut. Quid de la fierté, qui s’en rapproche ? La distinction est maigre mais repose avant tout sur un autre concept : la susceptibilité. Quelqu’un de fier accepte la critique, l’orgueilleux s’en fâche.
A mon sens, l’humilité tiendrait plus d’une qualité que d’une vertu. Car à vouloir être trop humble, les individus ont parfois tendance à passer à coté d’opportunités où ils peuvent se montrer à leur avantage. Et alors gare aux regrets !

Envie versus Charité

L’envie est un moteur, une motivation exceptionnelle qui permet de se donner des nouveaux objectifs. A mon sens, ce n’est donc ni un défaut et encore moins un péché. Associé à des moyens qui s’appuie sur des valeurs morales saines, l’envie reste un sentiment naturel, un des propres de l’homme. La charité n’est qu’une infime partie d’un sentiment beaucoup plus fort : la générosité. Etre charitable, c’est souvent plus pour se donner bonne conscience.

Luxure versus Chasteté

Que dire, sinon que la religion voit toujours le sexe avec vision manichéenne. Pourquoi opposer une solution extrême à un problème qui nécessite une certaine forme de doigté… Quand on parle de sexe, on doit y joindre la notion de plaisir. Et le plaisir, c’est avant tout une question de personne et de sensation.

Colère versus Joie

Personne n’aime ça mais tout le monde s’accorde pour dire qu’une bonne colère à ses bienfaits. Elle permet de mettre les choses au point, sans retenue. Le risque réside dans la difficulté des humains à se remettre en question après un accès de colère, car ils sont encore sous le coup de l’excitation.
La joie me paraît un bon complément à la colère. Telle une partie du célèbre schéma du Ying et du Yang, le comportement humain devrait reposer sur ce constat : 90% d’expressions joyeuses, 10% d’accès de colères justifiés et maîtrisés.

F.B. – CC4 «Vice & Vertus» – Septembre 2007

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire