dimanche 19 décembre 2010

Gazette 15

Septembre & Octobre 2008

Oui, nous avons choisi l’Europe ce mois-ci, voguant sur la présidence Française du Conseil de l’Union Européenne. Tandis que le durcissement russe donne du fil à retordre à l’Europe occidentale et excite les iraniens, il est nécessaire de comprendre comment l’Europe est arrivée à ce qu’elle est aujourd’hui, de savoir pourquoi certains pays y adhèrent et d’autres lui tournent le dos et surtout, de se demander où elle va à l’heure où la France et l’Irlande ont mis le haro au projet de constitution commune, alors même que ces pays étaient à son initiative. Par ailleurs, en pleine crise financière, le rôle de l’Union Européenne est fortement questionné : peut-elle sublimer son rôle de fédérateur de pays membres pour devenir une entité à part entière, capable de se dresser, une et indivisible, devant les Etats-Unis et les puissances asiatiques ; peut-elle réformer son mode de fonctionnement pour dissiper sa congestion organisationnelle ? Peut-elle ou même doit-elle intervenir pour aider les banques en difficulté ? 
Depuis Maastricht, l’Union Européenne repose sur les trois piliers que sont le marché commun (CE), la coopération au niveau des affaires étrangères et de défense commune et enfin la coopération judiciaire et pénale. La crise actuelle pose au moins deux questions majeures. Le rôle économique de l’Union Européenne et son périmètre de pouvoir doivent-ils être étendus pour pouvoir lutter contre la crise de confiance du marché et le ralentissement économique ? Comment limiter au maximum les dégâts occasionnés par un système contaminé par la peur et les crédits « pourris » ? De nouvelles législations d’urgence devraient être prises par l’union pour obliger ses banques à circonvenir et à publier au plus vite leur exposition à ces crédits. Mais elle n’en a le pouvoir pour le moment que de façon indirecte, en donnant des garanties et des gages de confiance aux banques européennes.
Son rôle politique doit aussi être affermi. Dans la rigueur économique, les relations internationales se radicalisent comme l’a montré la Russie, qui préserve ses intérêts énergétiques sans s’embarrasser de trop de formes ou comme la Chine qui se montre très offensive dans ses investissements tant en Afrique qu’en Amérique où les fonds d’investissement chinois ont des parts dans les grands ports, les grandes banques ou les grands clubs de sports.
 L’Union Européenne doit canaliser les efforts de chacun de ses membres dans une direction commune pour que ce qui représente 30% du PIB mondial puisse peser de tout son poids dans les décisions politiques mondiales comme la paix au Proche-Orient, les négociations sur le commerce international, la politique monétaire mondiale ou le statut de tel ou tel pays à revendication indépendantiste.
Pour cela, il faudrait définir si l’Union Européenne possède plus des frontières dessinées par l’économie ou par la culture avec le triple héritage auquel faisait référence Paul Valéry, de l’hellénisme, de la romanité et du christianisme. Une fois ce nœud gordien tranché, l’Europe saura à quoi elle aspire.          
Edito par D.A.

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